Programme Artemis : la NASA retarde le choix de son alunisseur

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Crédits : NASA

La NASA, qui devait initialement réduire le choix de son alunisseur censé déposer de nouveaux astronautes sur la Lune dans le cadre du programme Artemis, s’est donné quelques semaines supplémentaires. En attendant, SpaceX, Blue Origin et Dynetics, les trois prestataires sélectionnés, continueront à développer leur approche.

Objectif Lune

En mai dernier, la NASA annonçait l’attribution de trois contrats pour entamer le développement de systèmes d’atterrissage lunaire qui permettront au prochain homme et à la première femme de se poser sur la Lune en 2024 dans le cadre du programme Artemis. Les entreprises choisies sont les suivantes : Blue Origin, Dynetics et SpaceX. Depuis, ces trois prestataires développent des prototypes de véhicules d’atterrissage lunaire qui devaient normalement être présentés aux responsables de l’agence américaine dans quelques jours.

Ces trois entreprises proposent des approches différentes. Tandis que SpaceX compte s’appuyer sur son vaisseau réutilisable Starship, actuellement en phase de test, le prototype de Blue Origin est une structure de douze mètres de haut se décomposant en deux parties. Un étage de descente se chargerait de transporter les astronautes vers la surface lunaire, propulsé par un module de transfert. Un véhicule d’ascension se chargerait au contraire de les extraire de la surface pour les ramener vers la capsule Orion, dont la société Lockheed Martin est le principal maître d’oeuvre. Enfin, l’approche de Dynetics est celle qui se rapproche le plus du module lunaire Apollo, avec une cabine proche du sol.

Notez également que la répartition des budgets n’est également pas égale. Blue Origin s’est ainsi vu octroyer la somme de 579 millions de dollars. L’équipe de Dynetics bénéficie de son côté d’une enveloppe de 253 millions de dollars, et SpaceX d’un budget de 135 millions de dollars. Notez que ces montants très différents ne reflètent aucune « préférence » aux yeux de la NASA. Ils sont en réalité basés sur les sommes demandées par chacune des trois équipes pour développer leurs prestations.

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Une vue de l’alunisseur proposé par Dynetics. Crédits : NASA
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L’atterrisseur proposé par Blue Origin. Crédits : NASA
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Le projet « Starship » de SpaceX. Crédits : NASA

Une échéance 2024 qui paraît inaccessible

La NASA avait initialement prévu de réduire son choix à deux entreprises pour continuer la compétition d’ici le 28 février. Finalement, l’agence s’est donnée jusqu’au 30 avril pour prendre cette décision, d’après une annonce apparue discrètement dans un avis du 27 janvier.

Cette décision était attendue, selon The Verge. En effet, la NASA, qui avait demandé au Congrès un budget de 3,3 milliards de dollars pour son programme Artemis, ne pourra compter que sur un budget de 850 millions. De plus, les États-Unis s’appuient désormais sur une nouvelle administration davantage axée sur des questions nationales plus urgentes comme la lutte contre le réchauffement climatique. Ce manque de financement pourrait donc être la principale raison du report d’au moins deux mois de la prise de décision de la NASA.

En attendant, Kathy Lueders, la nouvelle cheffe de file des programmes de vols spatiaux humains de la NASA, estime que l’agence est toujours sur la bonne voie pour atteindre son objectif de débarquer des humains sur la Lune d’ici 2024. Néanmoins, l’administration Biden n’a toujours pas commenté ses projets pour l’agence. Et on ne va pas se mentir, cette échéance paraît désormais trop ambitieuse.