Alors qu’ils auraient dû fonctionner pendant au moins huit minutes, les moteurs du Space Launch System (SLS) de la NASA, la fusée déployée pour les futures missions habitées vers la Lune, se sont coupés après seulement une minute. Il s’agit d’un nouveau coup dur pour l’agence américaine, qui prévoit toujours de lancer la première mission de son programme Artemis en novembre. Mais pourra-t-elle le faire ?
Un test raté
Le Space Launch System (SLS) est un lanceur super-lourd de 98 mètres de haut développé par la NASA depuis une décennie pour emmener de nouveaux astronautes vers la Lune. Son premier vol est normalement prévu pour le mois de novembre prochain. Au cours de cette mission très attendue – baptisée Artemis I – la fusée sera chargée de libérer une capsule Orion sans équipage dans l’espace. Celle-ci fera ensuite le tour de notre satellite avant de revenir sur Terre.
En attendant, ce samedi 16 janvier dernier, la NASA a mené un test de tir à chaud de la scène centrale de la SLS – son lanceur super-lourd chargé d’envoyer des équipages vers la Lune. Au cours de ce test, les quatre moteurs principaux du booster – des RS-25 – devaient brûler pendant environ huit minutes, à savoir le même temps qu’il faudra pour propulser la fusée dans l’espace après son lancement. Pendant un bref instant, le tonnerre a grondé sur les basses terres du Mississippi. Finalement, tout ne s’est pas passé comme prévu.
Environ cinquante secondes après le début du test, le centre de contrôle de vol a signalé un « MCF sur le moteur 4 ». Autrement dit, les opérateurs ont signalé une défaillance majeure d’un composant avec le quatrième moteur du véhicule. Le test s’est finalement clôturé après environ 67 secondes.
Au cours d’une conférence de presse tenue quelques heures après ce test, Jim Bridenstine, administrateur sortant de la NASA, et le responsable du programme SLS, John Honeycutt, ont cherché à donner une tournure positive à cette journée. « Après tout, c’est à cela que servent les tests », ont-ils expliqué, exprimant toujours leur confiance en ce lanceur pour propulser la capsule Orion autour de la Lune.

Un calendrier ultra serré
Et pourtant, difficile de dire que le test de samedi, préparé depuis des mois, n’est rien d’autre qu’une amère déception. Désormais, les ingénieurs de la NASA, de Boeing (le maître d’œuvre de la fusée) et du fabricant de moteurs, Aerojet Rocketdyne, étudieront les données du test pour déterminer ce qui a mal tourné. En cas de problème sérieux avec le moteur 4, il pourrait être remplacé. La NASA dispose en effet de plusieurs RS-25 de rechange dans ses installations du Mississippi.
Toujours est-il que pour l’heure, on ne sait pas combien de temps cela prendra ni quels problèmes devront être résolus. Une question clé est également de savoir si un autre test de tir à chaud sera nécessaire. On imagine quand même difficilement la NASA, de nature très prudente, ne pas tester à nouveau ces moteurs avant la très attendue mission Artemis I. Si tel est le cas, en revanche, un tel test nécessiterait probablement des semaines, voire des mois de configuration.
Vous l’aurez compris, l’échec de samedi jette finalement un sérieux doute sur la possibilité de pouvoir lancer Artemis I avant la fin de cette année.