Artemis 1 : que sait-on des dix petits satellites qui feront du stop vers la Lune ?

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Crédits : NASA/Ben Smegelsky

Les principaux objectifs de la mission Artemis 1 seront de tester les capacités en vol de la fusée SLS et de son vaisseau Orion. Ce dernier sera plus tard chargé de transporter des humains vers la Lune. Cependant, la fusée transportera également plusieurs charges secondaires, dont une série de cubesats, des sortes de vaisseaux de la taille d’une boîte à chaussures. Ces derniers seront largués petit à petit au cours de son voyage vers la Lune. Que sont et que feront tous ces petits satellites ?

Lunar IceCube

L’un des principaux objectifs des missions Artemis sera la mise en place d’une infrastructure permettant de soutenir une présence humaine permanente sur et autour de la Lune.  Développé par la Morehead State University, le cubesat Lunar IceCube 6U aidera à atteindre cet objectif. Ce satellite qui ne pèse que quatorze kilos utilisera des instruments pour flairer la présence d’eau et d’autres ressources sur et au-dessus de la surface lunaire.

LunaH-Map

Conçu par l’Arizona State University, le Lunar Polar Hydrogen Mapper (LunaH-Map) étudiera les abondances d’hydrogène dans les cratères lunaires ombragés. L’idée sera de créer une carte informant sur la distribution de cet élément à une échelle spatiale d’environ dix kilomètres. La mission scientifique de LunaH-Map durera soixante jours et le petit vaisseau effectuera 141 orbites hautement elliptiques à basse altitude qui le rapprocheront de 4,8 à 9,6 km de la surface lunaire. Cette orbite sera centrée sur le cratère Shackleton,  situé au pôle sud.

LunIR

Développé par Lockheed Martin, le cubesat LunIR effectuera également des survols de la Lune en cartographiant sa surface. Le vaisseau miniature sera déployé à partir de l’étape de propulsion cryogénique provisoire (ICPS) fournie par l’Agence spatiale européenne (ESA). Ces données pourraient aider à sélectionner les sites d’atterrissage pour les futures missions habitées.

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Un rendu du cubesat LunIR. Crédits : Lockeed Martin

OMOTENASHI

OMOTENASHI est un petit atterrisseur de quatorze kilos construit par l’Agence japonaise d’exploration aérospatiale (JAXA). Son objectif sera de démontrer la faisabilité d’un atterrisseur lunaire de très petite taille. En cas de succès, cette mission secondaire pourrait permettre un accès plus ouvert au sol lunaire au cours de ces prochaines années.

Near-Earth Asteroid (NEA) Scout

Near-Earth Asteroid (NEA) Scout est un cubesat américain qui utilisera une voile solaire de 86 mètres carrés ainsi que l’assistance gravitationnelle lunaire pour rattraper l’astéroïde 2020 GE en 2023. Une fois près de l’astéroïde en 2023, le vaisseau spatial utilisera ses caméras embarquées pour étudier sa forme, sa rotation, son champ de débris et les caractéristiques de sa surface.

EQUULEUS

Le vaisseau EQUilibriUm Lunar-Earth point 6U (EQUULEUS) est également un cubesat créé par la JAXA. Son objectif est de comprendre le rayonnement dans l’environnement spatial autour de la Terre. Plus précisément, il observera la plasmasphère de la Terre, la région intérieure de la magnétosphère constituée de plasma froid. Ces données pourraient aider à protéger l’électronique et les astronautes lors de longues missions spatiales.

BioSentinel

BioSentinel est également un projet qui permettra de mieux comprendre l’effet des radiations sur les organismes dans l’espace. La mission utilisera de la levure comme organisme modèle. La façon dont les dommages dans son ADN sont réparés est en effet comparable à la façon dont le processus se déroule chez les humains. La mission de ce cubesat, qui ne pèse que treize kilos, doit durer environ dix-huit mois.

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Une illustration du satellite BioSentinel. Crédits : NASA/Daniel Rutter

CuSP

Ce cubesat se placera en orbite autour du Soleil après avoir été transporté hors de l’atmosphère terrestre dans le but d’étudier son rayonnement. Il se focalisera également sur les vents solaires et autres événements susceptibles d’avoir des effets sur et autour de la Terre (interférences avec les communications radio par exemple). Pour opérer, il transportera trois instruments capables de mesurer cette météo spatiale avant qu’elle n’atteigne la Terre.

Team Miles

Le cubesat Team Miles utilisera des propulseurs innovants à plasma d’iode qui utilisent des ondes électromagnétiques à basse fréquence comme propulsion pour parcourir environ soixante millions de kilomètres en direction de Mars. En plus de voyager plus loin que n’importe quel engin de cette petite taille auparavant, ce vaisseau testera également un logiciel pour les communications radio avec la Terre.

ArgoMoon

Enfin, ArgoMoon est un cubesat conçu par l’Agence spatiale italienne (ASI). Il deviendra l’un des premiers cubesats européens à quitter l’orbite terrestre. L’objectif principal de ce satellite sera de collecter des données depuis l’étape de propulsion cryogénique provisoire (ICPS), fournie par l’Agence spatiale européenne (ESA), au moment où ce dernier libérera la capsule Orion vers la Lune.