in

ArrĂȘter de fumer en dormant, et pourquoi pas ?!

Crédits : maxknoxvill / Pixabay

Des chercheurs viennent de dĂ©montrer qu’il Ă©tait possible de rĂ©duire la consommation de tabac des fumeurs grĂące Ă  l’influence d’odeurs dĂ©sagrĂ©ables qui conditionnent le cerveau durant le sommeil.

Les fumeurs le savent, il est trĂšs difficile d’arrĂȘter de fumer sans la moindre souffrance. Patch, cigarette Ă©lectronique, acupuncture…les solutions pour se sevrer de la nicotine sont nombreuses, mais souvent peu efficaces. Des chercheurs du Weizmann Institute of Science se sont penchĂ©s sur le sommeil et plus prĂ©cisĂ©ment sur l’hypnopĂ©die selon lequel l’apprentissage de l’Homme ne cesserait pas complĂštement lors de son sommeil. Il serait donc possible de solliciter le cerveau et de conditionner les fumeurs de telle maniĂšre Ă  les dĂ©goĂ»ter de la cigarette durant leur sommeil.

L’Ă©tude a Ă©tĂ© menĂ©e auprĂšs de 66 fumeurs, tous dĂ©sireux d’arrĂȘter de fumer. BranchĂ©s Ă  un encĂ©phalogramme, les sujets se sont prĂȘtĂ©s au jeu et ont subi une sĂ©rie de tests olfactifs durant leur sommeil afin de tester leur activitĂ© cĂ©rĂ©brale. Le stade de sommeil durant lequel les stimuli pourraient jouer un rĂŽle serait le stade 2, aussi appelĂ© stade de sommeil lĂ©ger. Le stade 2 occupe environ 50% du temps de sommeil total. Le sujet est assoupi, mais il est encore trĂšs sensible aux stimuli extĂ©rieurs. Ainsi, lors du stade 2, environ 50% des bons dormeurs et 80% des mauvais dormeurs pensent ne pas dormir.

AprĂšs avoir exposĂ© les fumeurs dormeurs Ă  l’odeur de cigarette allumĂ©e, les chercheurs ont ensuite pulvĂ©risĂ© des odeurs dĂ©sagrĂ©ables (Ɠufs pourris ou poissons en dĂ©composition) afin de crĂ©er un rĂ©flexe pavlovien et ainsi faire associer au cerveau l’odeur de la cigarette Ă  des odeurs nausĂ©abondes. L’expĂ©rience a Ă©galement étĂ© rĂ©alisĂ©e sur des personnes Ă©veillĂ©es.

Ces rĂ©sultats obtenus confirment l’hypothĂšse du groupe du Pr Sobel selon laquelle nous oublions la majoritĂ© de nos rĂȘves, mais qu’il existe bel et bien un conditionnement d’associations qui se fraye un chemin lors de notre sommeil. En effet, durant les semaines qui ont suivi l’expĂ©rience, les fumeurs endormis ont diminuĂ© leur consommation de cigarette de 30 % alors que les sujets Ă©veillĂ©s ont rĂ©duit dans un premier temps avant de reprendre une consommation normale par la suite.

« Nous n’avons pas encore inventĂ© un moyen de cesser de fumer pendant le sommeil. Ce que nous avons montrĂ©, c’est qu’un tel conditionnement peut avoir lieu durant le sommeil, et qu’il peut mener Ă  de vĂ©ritables changements comportementaux. Notre odorat pourrait ĂȘtre une porte d’entrĂ©e vers notre cerveau endormi, et pourrait Ă  l’avenir nous aider Ă  changer les comportements d’accoutumance ou les comportements dangereux » nous explique la directrice de l’étude, Anat Arzi.

Ainsi, aprĂšs plusieurs nuits d’apprentissage, les fumeurs pourraient alors associer inconsciemment l’odeur de la cigarette Ă  une sensation Ă©motionnelle dĂ©sagrĂ©able, les amenant Ă  Ă©craser leur cigarette et Ă  stopper leur consommation de maniĂšre durable. Si cette dĂ©couverte ne permet pas encore aux fumeurs de se dĂ©barrasser de leur addiction, elle nous indique la possibilitĂ© d’un conditionnement pendant notre sommeil qui pourrait un jour nous mener Ă  d’importants changements comportementaux et ainsi faire disparaĂźtre nos addictions au lieu de les crĂ©er.

Source : Techniques-ingénieur