Arnaques : un nouveau piège dangereux à base de deepfakes vocaux

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Après les arnaques sur les réseaux sociaux ou par e-mail, les pirates continuent d’innover au gré des nouvelles technologies. Depuis quelque temps, un nouveau type d’arnaques fait d’ailleurs sensation : l’usurpation d’identité par téléphone à l’aide d’un robot imitateur.

L’ère des deepfakes vocaux

De nombreuses personnes ont déjà reçu un e-mail ou un message sur les réseaux sociaux de la part d’un proche en difficulté. Ce dernier fait part d’un problème de santé, d’un souci administratif à l’étranger ou autre que seul vous pouvez aider à régler en envoyant de l’argent. En confiance, vous vous exécutez, mais trop tard, l’arnaque a fonctionné. Ce genre d’usurpation d’identité est encore fréquente, bien que la sensibilisation autour de ce phénomène fait en sorte que de plus en plus de personnes se montrent vigilantes.

Si aujourd’hui, peu d’internautes se font berner sur le Web par ce genre d’arnaque, son pendant téléphonique fait quant à lui des ravages. Il s’agit du même procédé à la seule différence que l’escroc utilise un téléphone et un robot imitant un proche. Il est ici question de deepfakes vocaux, permis par la combinaison de plusieurs technologies, à savoir les générateurs de voix synthétiques et les chatboxes de type ChatGPT.

Un bon technicien audio fera des merveilles avec les générateurs de voix synthétiques tandis que les chatboxes peuvent aujourd’hui générer des scripts réalistes avec des réponses adaptatives, et ce, en temps réel. Ainsi, ces deepfakes vocaux sont beaucoup plus difficiles à détecter que les e-mails et autres messages, si bien que des milliers de personnes se font avoir chaque année. De plus, les malfaiteurs agissent souvent depuis l’étranger et ne sont que très rarement inquiétés.

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Des escrocs parfois très imaginatifs

Comme l’expliquait Ars Technica le 7 mars 2023, les pirates ont soutiré la somme totale de 11 millions de dollars à environ 5 000 victimes aux États-Unis en 2022. Or, la Federal Trades Commission (FTC) chargée de l’application du droit de la consommation et le contrôle des pratiques commerciales anticoncurrentielles ne peut pas vraiment lutter contre le phénomène.

De plus, les escrocs se sont parfois montrés beaucoup plus imaginatifs que de simples appels d’un prétendu proche en difficulté. En 2019, des pirates ont en effet soutiré 243 000 dollars à une société du secteur de l’énergie. La voix au téléphone simulait celle de la mère du patron, ordonnant à ce dernier de transférer l’argent à un fournisseur.

Dans un contexte où de plus en plus d’arnaques apparaissent et se renouvellent, se prémunir représente un défi, mais reste possible. Qu’il s’agisse d’e-mails, d’appels ou de messages sur les réseaux sociaux, les arnaques aux « faux proches » peuvent être évitées. En effet, il suffit de ne pas stresser et de recontacter ses proches en utilisant un autre moyen afin de vérifier la nature du premier contact.