Dans le cadre d’une étude sud-coréenne récente, des climatologues ont passé en revue des simulations complexes. Selon leurs résultats, une terrible vague d’incendie pourrait se déclencher dans les régions nordiques d’ici la fin de ce siècle en raison du dégel du pergélisol.
Des feux de forêt violents d’ici 2100 en lien avec la fonte du pergélisol
Rappelons tout d’abord que l’Arctique est la région la plus impactée par le changement climatique puisqu’elle se réchauffe quatre fois plus vite que la moyenne mondiale. Les études régulières concernant cette zone ne laissent par ailleurs pas de place à l’optimisme. Il y a quelques mois, des chercheurs ont par exemple affirmé que l’Arctique pourrait vivre des étés sans glace à partir de 2035. En 2021, des recherches ont permis de souligner d’importantes émissions de protoxyde d’azote (N2O) en raison de la fonte du pergélisol, en plus des émissions de CO2, de méthane et de la libération de bactéries.
Le 24 septembre 2024, une nouvelle étude a été publiée dans la revue Nature Communications. Pilotés par le centre de physique climatique de l’IBS de Busan (Corée du Sud), ces travaux ont permis de révéler un scénario catastrophe pour l’Arctique. D’ici la fin du XXIe siècle, les régions subarctiques et arctiques pourraient subir par des feux de forêt d’une violence extrême qui mettraient alors en péril des écosystèmes déjà très fragiles.
Les climatologues de l’étude ont fait appel au Community Earth System Model, à savoir des simulations informatiques qui reproduisent le fonctionnement de la Terre. Or, ces modèles intègrent de nombreuses interactions entre l’atmosphère, les terres émergées, les océans, la glace ainsi que les cycles biogéochimiques.
Une réaction en chaîne inquiétante
Au moyen de ce modèle qui fait partie des plus précis existants, les chercheurs ont été capables de déchiffrer le phénomène. L’évolution de la situation en Arctique a été évaluée jusqu’en 2100 avec la simulation des interactions entre la fonte du pergélisol, le réchauffement climatique en général, l’humidité des sols et le déclenchement des incendies. Les climatologues ont intégré des simulations allant de 1850 à 2100 dans le cadre d’un scénario dans lequel les émissions de GES sont en constante augmentation.
« Dans la seconde moitié de ce siècle, nos simulations montrent un passage brutal d’une quasi-absence d’incendies à des incendies très intenses en quelques années seulement », déclare In-Won Kim, le principal auteur de l’étude.
En cause, le dégel anthropique du pergélisol qui génère une réaction en chaîne (voir schéma ci-après). Il est question d’une chute brutale de l’humidité des sols en Arctique, avant un réchauffement de la surface, puis un assèchement atmosphérique. En bout de chaîne, nous retrouvons ainsi des conditions propices à l’apparition et la propagation d’incendies de forêt. Enfin, les chercheurs ont également souligné la présence de deux facteurs aggravants : les émissions de CO2 provenant de ces mêmes feux de forêt et l’augmentation générale des concentrations atmosphériques de CO2.
