Alaska : les baux pétroliers et gaziers suspendus dans l’Arctic National Wildlife Refuge

arctique ours polaire
Source : Pixabay

L’administration Biden vient de suspendre les baux pétroliers et gaziers dans l’Arctic National Wildlife Refuge, en Alaska, mis aux enchères aux promoteurs par l’ancien président Trump juste avant le départ de la Maison-Blanche. Le ministère de l’Intérieur procède actuellement à un nouvel examen environnemental de cette vaste étendue de nature sauvage.

Des terres en Alaska

Le 6 janvier dernier, alors que les partisans de Donald Trump envahissaient le Capitole à Washington, les autorités fédérales se chargeaient de mettre aux enchères des concessions pétrolières et gazières dans les plaines de l’Arctic National Wildlife Refuge, une vaste étendue de nature sauvage encore non développée au nord-est de l’Alaska.

Ces enchères n’ont pas attiré grand monde. La moitié des lots proposés, 2 200 kilomètres carrés de terres, a en effet trouvé preneur pour un total de 14,4 millions de dollars. Les raisons sont multiples : fortes pression des défenseurs de l’environnement et du climat dans la région, ou encore instabilité économique liée à la crise du Covid. Sans compter sur les incertitudes liées à la richesse géologique des lieux (ces terres en valent-elles vraiment la peine ?).

Toujours est-il qu’à Anchorage, capitale économique de l’Alaska, le processus devait être mené juste avant la fin du mandat de Donald Trump, ce dernier ayant bien conscience que son successeur élu, Joe Biden, était clairement opposé à ces projets de forage. Finalement, les fonds ont bien été levés, mais comme prévu, les baux viennent d’être suspendus par le ministère de l’Intérieur américain.

Nouvel examen environnemental

La décision d’aujourd’hui fait suite à un décret pris par le président Joe Biden le jour même de son investiture qui demandait au ministre de l’Intérieur d’imposer un moratoire temporaire sur toutes les activités pétrolières et gazières dans la région refuge. Les autorités prévoient de mener un nouvel examen environnemental du refuge, la précédente enquête souffrant visiblement de « déficiences juridiques ».

En fonction de ces résultats, les baux pourront être annulés ou soumis à des restrictions supplémentaires. A priori, ces données devraient aller dans le sens des écologistes. Ce refuge abrite en effet une population décroissante d’ours polaires et voit naître chaque année des milliers de rennes migrateurs.

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Des rennes en Alaska. Source : Pixabay

Si cette annonce apparaît comme une excellente nouvelle pour les défenseurs de l’environnement, il convient toutefois de souligner que l’administration Biden a déposé la semaine dernière un mémoire soutenant les plans de ConocoPhillips pour extraire plus de pétrole de la National Petroleum Reserve-Alaska, juste à l’ouest de l’Arctic National Wildlife Refuge.

En outre, le président américain a proposé une règle autorisant les sociétés pétrolières et gazières à « harceler » (mais pas de tuer) les ours polaires et autres morses dans la mer de Beaufort et à l’ouest de l’Arctique susceptibles de nuire aux opérations.