Les arbres peuvent réduire la température des villes de plus de 10 °C en été

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Crédits : Pixabay.

L’implantation d’arbres est une technique très efficace pour atténuer les extrêmes de chaleur des zones urbaines, un milieu particulièrement exposé à cet aléa. C’est ce qu’a montré une nouvelle étude qui a quantifié l’effet rafraîchissant de la végétation dans une centaine de villes d’Europe. Les résultats ont été publiés dans la revue Nature Communications le 23 novembre dernier.

Le climat des grandes villes est fortement influencé par les vastes étendues de béton et d’asphalte qui les constituent. En effet, celles-ci piègent la chaleur et forment ce que l’on appelle un îlot de chaleur urbain, c’est-à-dire une anomalie chaude par rapport au milieu environnant plus rural.

Si l’îlot de chaleur urbain a ses avantages en saison froide, en diminuant par exemple la tenue de la neige au sol ou l’intensité du gel, il représente un sérieux inconvénient et même un danger pour une partie de la population en période de fortes chaleurs. Aussi, dans un contexte où les épisodes de canicule sont amenés à survenir de plus en plus souvent, la gestion et l’adaptation du milieu urbain sont devenues un enjeu majeur au cours des dernières décennies.

Arbres urbains : un effet refroidissant pouvant atteindre plus de 10 °C

Une solution d’ores et déjà expérimentée consiste à végétaliser les villes. En apportant de l’ombre et en favorisant l’évapotranspiration, cette technique permet de diminuer de façon sensible les températures au moment de la saison chaude, en particulier lors des pics de chaleur et en cours de journée. Toutefois, une quantification précise et globalisée de cette influence faisait jusqu’à présent défaut.

Pour ces raisons, un groupe de chercheurs a récemment analysé les écarts de température entre les zones urbaines couvertes et non couvertes d’arbres dans 293 villes européennes. Comme les données utilisées proviennent d’instruments satellitaires, ce sont les températures de surface qui ont été étudiées et non celles de l’air. Cependant, durant les épisodes de fortes chaleurs, les deux variables sont très corrélées, ce qui octroie une valeur forte aux résultats obtenus.

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Différence de température (en degrés) durant les extrêmes chauds et pour différentes régions d’Europe entre les zones urbaines couvertes d’arbres et celles qui en sont dépourvues. Notez l’amplitude maximale en Europe centrale. Crédits : Jonas Schwaab & coll. 2021.

Les mesures ont montré que lors des vagues de chaleur, la différence de température entre les deux types de surface était de plusieurs degrés, atteignant de huit à douze degrés entre l’Europe centrale et l’Europe de l’Ouest, une zone géographique où l’effet refroidissant de la végétation atteint son maximum. Ainsi que l’indique la figure ci-dessus, la Slovénie, l’Allemagne, la France, la Belgique, le Danemark ou encore les Pays-Bas sont par exemple très bien placés. Plus on se déplace vers le sud, plus l’écart observé diminue, terminant entre zéro et quatre degrés pour les régions les plus méridionales comme le sud de l’Espagne ou la Turquie.

Les auteurs notent également que ce sont les arbres qui amènent l’effet le plus bénéfique en termes de rafraîchissement de l’environnement, les autres formes de végétation ayant une influence deux à quatre fois plus faible. « En résumé, nos résultats confirment le fort potentiel des arbres pour atténuer la chaleur urbaine en Europe et mettent en évidence d’importantes variations spatiales et temporelles dans leur effet rafraîchissant », conclut ainsi l’étude.