Faire pousser des arbres bioluminescents pour bénéficier d’un éclairage public plus écologique, telle est l’idée de la startup strasbourgeoise Woodlight.
Qu’est-ce que la bioluminescence ?
Le phénomène de bioluminescence (du grec bios : vie, et du latin lumen : lumière) est la production et l’émission de lumière « froide » par un organisme vivant au moyen d’une réaction chimique.
La molécule responsable de la luminescence est la luciférine. Celle-ci émet de la lumière (verte, bleue, jaune ou rouge) en s’oxydant grâce à l’intervention d’une enzyme, la luciférase. La réaction chimique peut avoir lieu à l’intérieur ou bien à l’extérieur de la cellule.
Quels organismes peuvent-être bioluminescents ?
De nombreux organismes ont la capacité de devenir bioluminescents. La bioluminescence est ainsi majoritairement répandue dans le règne animal, mais peut aussi intervenir chez certains micro-organismes. Voici quelques exemples d’organismes bioluminescents :
- Animaux marins (méduses, poissons, anguilles, calmars, poulpes ou crustacés)
- Invertébrés (lucioles, lampyres, vers luisants et escargots)
- Insectes (arachnides)
- Micro-organismes (micro-algues unicellulaires et bactéries)
- Champignons.
À l’état naturel, les plantes comme les arbres ne sont pas concernés par le phénomène de bioluminescence, à moins de les modifier génétiquement pour exprimer des gènes de luciférase. C’est d’ailleurs le cas de ces scientifiques qui ont réussi à faire pousser des plantes bioluminescentes.
Quel rôle joue la bioluminescence chez ces organismes ?
La bioluminescence a évolué chez de nombreux organismes pour plusieurs raisons. Notamment la communication, la chasse, la défense, le camouflage, l’attraction des proies ou encore des partenaires sexuels.
Bien que de nombreux organismes terrestres puissent aussi être bioluminescents, le phénomène intervient couramment dans les environnements marins profonds où la lumière du soleil ne pénètre pas.
Faire pousser des arbres bioluminescents pour un éclairage public plus écologique
Réduire la pollution lumineuse et l’apport électrique, améliorer la qualité de l’air, rendre les villes plus agréables à vivre… la startup strasbourgeoise Woodlight a pour ambition de révolutionner l’éclairage public.
L’idée de Rose-Marie et Ghislain Auclair, biologistes à l’origine de cette petite entreprise, est pour le moins insolite : rendre certains arbres urbains bioluminescents pour éclairer les villes de manière plus écologique*.
Pour mener à bien leur projet, les deux scientifiques doivent parvenir à identifier les gènes bioluminescents de certains organismes pour les introduire dans un arbre. Le projet, encore au stade d’étude, sera présenté le 4 octobre prochain au salon La Deeptech voit Big. L’équipe espère une commercialisation de son innovation courant 2025.
*Bien sûr, cet éclairage naturel ne saurait remplacer l’éclairage artificiel dans sa totalité, la lumière d’un organisme bioluminescent étant bien moins puissante.
L’impact de l’éclairage public sur l’environnement
L’éclairage urbain a un impact environnemental significatif. Voici quelques-uns de ses principaux enjeux :
- Pollution lumineuse (dispersion excessive de lumière artificielle dans l’atmosphère perturbant les cycles naturels, affectant la faune nocturne et contribuant au gaspillage d’énergie. La pollution lumineuse peut également impacter la santé humaine en perturbant les rythmes circadiens)
- Consommation d’énergie importante (émissions de gaz à effet de serre si l’électricité provient de sources non renouvelables)
- Impact sur la biodiversité (perturbation des comportements et des cycles de vie de la faune nocturne)
- Impact sur la qualité de l’air (les lampes à sodium haute pression émettent une grande quantité de lumière pouvant réagir avec des polluants atmosphériques et former des composés nocifs).