Mohammed Ben Salmane, prince héritier d’Arabie saoudite à récemment dévoilé un projet de ville prenant la forme d’une grande ligne de 170 km. Cette cité devrait associer préservation des zones naturelles environnantes et futurisme au service de l’écologie.
Un projet de ville écologique très ambitieux
Alors que le Rallye Dakar 2021 se déroule actuellement dans en Arabie Saoudite – du 3 au 15 janvier – le prince héritier Mohammed Ben Salmane a fait une annonce surprenante. Il est question d’un projet de ville zéro carbone baptisé THE LINE, entrant dans le cadre de NEON, un autre projet plus vaste de zone économique futuriste incluant des notamment des moyens de transport multiples – tels que les taxis-volants ainsi qu’une lune artificielle -, le tout fonctionnant avec les énergies renouvelables.
Ces deux projets font partie du programme Vision 2030, dont le but est de « transformer » l’Arabie Saoudite. Rappelons tout de même que ce pays est le second producteur de pétrole au monde, juste derrière les États-Unis. Or depuis 2017, le gouvernement a freiné ce fameux programme, notamment en raison de la chute des cours du pétrole. Par ailleurs, la situation sanitaire actuelle n’arrange rien.
Toutefois, le projet THE LINE semble très ambitieux et mérite une explication, selon un article publié par Interesting Engineering le 11 janvier 2021. Selon Mohammed Ben Salmane, il s’agira d’une ville longiligne de 170 km capable d’abriter un million de personnes. Toutefois, cette ville aura une dimension écologique et durable : pas de routes et d’automobiles, pas d’émissions de carbone, mais aussi l’ambition de préserver 95 % des zones naturelles dans la zone.
Transports, espaces verts et intelligence artificielle
Le prince héritier n’a pas donné de détails très précis, mais le projet est décrit dans une vidéo promotionnelle à voir en fin d’article. Les images (de synthèse) montrent des bâtiments sortant de terre au milieu du désert et divers plans en trois dimensions. Cette ville sera donc 100 % piétonnière et proposera divers transports en commun (métro et train à grande vitesse) ainsi qu’un mode de transport de fret. Rappelons au passage que l’Arabie Saoudite s’intéresse de près à l’Hyperloop, bien qu’il n’y en ait été fait aucune mention dans ce projet. En tout cas, Mohammed Ben Salmane promet que chaque trajet ne prendra pas plus d’une vingtaine de minutes. Par ailleurs, il y aura un aéroport international qui devrait devenir l’un des plus importants au monde.
THE LINE intégrera des centres de santé, des écoles et de multiples espaces verts. Le tout fera l’objet d’une gestion par une intelligence artificielle. Les infrastructures fonctionneront avec les énergies renouvelables et devraient donc être « bas carbone ». De plus, le prince promet la création de 380 000 emplois et une contribution au PIB saoudien à hauteur de 39 milliards d’euros.
Un projet réellement sérieux ?
La construction de cette ville devrait débuter dès le premier trimestre 2021. Toutefois, nous sommes en droit de nous poser la question de son aboutissement. Il existe en effet un exemple permettant d’en douter : Masdar City, à Abu Dhabi (Émirats arabes unis). En construction depuis 2008, cette ville également présentée comme étant écologique devait accueillir 50 000 personnes et un millier de sociétés en 2016. Or aujourd’hui, cette ville peine encore énormément à attirer.
De plus, il est possible de douter de la sincérité des Saoudiens en matière d’écologie. Dans le trio de tête des pays producteurs de pétrole, l’Arabie Saoudite fait également partie des plus gros pollueurs de la planète. Citons également un triste fait d’armes remontant à 2015, lorsque ce pays a vivement protesté contre l’objectif de 1,5 °C contre le réchauffement fixé par l’accord de Paris. Afin de mener à bien ces projets, les Saoudiens désirent aujourd’hui tripler leur production d’énergie renouvelable d’ici 2023 – principalement en énergie solaire – mais à quel prix ?
Voici la vidéo de présentation du projet THE LINE par Mohammed Ben Salmane :