Après un an dans l’espace, Scott Kelly a (un peu) changé par rapport à son jumeau

Crédits : Nasa

Qu’advient-il de notre corps après un long séjour passé dans l’espace ? Les résultats d’une étude menée sur deux jumeaux confirme que des changements s’opèrent… Mais pas tant que ça.

Un retour à la « normale » en 6 mois

L’idée consistait à envoyer un astronaute – Scott Kelly – dans l’espace pendant un an, pour ensuite comparer les réactions de son corps à celles de son jumeau – Mark Kelly – resté sur Terre. Ce jeudi, les conclusions de l’étude menée sur l’année 2015 ont été publiées dans la revue Science. Il ressort alors que Scott Kelly était à peu près aussi sain mentalement, physiquement et génétiquement que son frère jumeau. La grande majorité des petits changements observés chez Scott (par rapport à lui-même avant la mission) sont revenus à la normale en six mois seulement, peut-on lire.

« Je pense qu’il est rassurant de savoir que, lorsque vous reviendrez, la situation sera globalement identique« , a déclaré Michael Synder, directeur du Centre de génomique et de médecine personnalisée de Stanford.

Comme expliqué ci-dessus, des petits changement ont tout de même été observés. Certains des gènes de Scott Kelly auraient en effet changé d’expression au cours de son passage dans l’espace. Et environ 7% de ce changement global dans l’expression des gènes pouvait encore être observé six mois après son retour. La NASA souligne tout de même que ces changements épigénétiques restent relativement minimes, à la hauteur de ce que nous pourrions nous attendre d’une personne qui fait face à un tel niveau de stress.

scott kelly
L’astronaute Scott Kelly passe un test cognitif au cours de sa mission d’un an à bord de l’ISS, en 2015. Crédits : NASA

Une élongation des télomères

Autres remarques à souligner tout de même. Des tests cognitifs menés avant, pendant et après la mission ont suggéré que les performances de Scott avaient décliné à son retour sur Terre, en termes de vitesse et de justesse.

Une observation intéressante a également été faite au sujet des télomères. Des sortes de petits bouchons positionnés à l’extrémité de nos chromosomes qui raccourcissent habituellement avec l’âge. En d’autres termes, plus ils raccourcissent, plus nous vieillissons. Avant la mission, ceux de Mark et Scott étaient très similaires. En revanche, ceux de Scott ont connu une « élongation » pendant son séjour dans l’ISS.

Pour l’heure les chercheurs n’ont pas encore identifié la cause de cet allongement. Ils tiennent toutefois à noter que cette découverte « ne peut pas vraiment être vue comme une fontaine de jouvence » ou comme la preuve que les humains pourraient « vivre plus longtemps dans l’espace« . La longueur des télomères a en effet « très rapidement » décru après le retour sur Terre de Scott, peut-on lire.

Guider des voyages plus sûrs vers Mars

Ces résultats, globalement encourageants, pourront on l’espère permettre à la NASA de préparer les futures missions plus longues, vers Mars et au-delà. « Étant donné que la majorité des variables biologiques sont restées stables ou sont revenues à leur niveau de référence, ces données suggèrent que la santé humaine peut être généralement maintenue pendant cette durée du vol spatial« , a en effet déclaré l’agence américaine dans un communiqué.

Ce n’est ici qu’un début. Vivre sur l’ISS n’est en effet pas la même chose que de se rendre sur Mars (l’exposition aux radiations serait au moins cinq fois supérieure durant le voyage). L’échantillon reste par ailleurs beaucoup trop petit (deux personnes) pour pouvoir tenir des conclusions définitives. D’autres recherches sur d’autres astronautes seront donc nécessaires.

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