Après la mort, certains gènes seraient encore actifs dans votre corps !

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Une équipe de scientifiques a effectué des travaux de recherche permettant d’évaluer avec précision l’heure de la mort d’une personne. Pour ce faire, les scientifiques ont observé et mesuré l’activité génétique subsistant après le décès.

Le processus faisant passer notre corps de la vie à la mort est similaire à celui d’une machine mise à l’arrêt et dont certains composants prendraient davantage de temps pour devenir totalement inactifs. Ce phénomène d’activité biochimique durant plusieurs heures après la mort a été décrit dans une étude pilotée par l’Institut des sciences et technologies de Barcelone (Espagne) et publiée dans la revue Nature Communiations le 13 février 2018.

« Nous avons observé des processus actifs de certains gènes après le décès. C’est-à-dire qu’une activité au niveau des mécanismes de transcription génétique persiste dans certaines cellules plusieurs heures après la mort », indique Roderic Guigó, principal auteur de l’étude.

Les chercheurs ont observé les réactions cellulaires après la mort à partir de 36 types de cellules (cerveau, foie, reins, poumons, sang, etc.) prélevées sur 540 donneurs après leur mort. Il a été question de comprendre en détail les mécanismes de transcription génétique utilisés par l’ADN pour ordonner aux cellules de synthétiser une protéine. Or, ces ordres passent par l’ARN messager, une molécule proche de l’ADN qui n’est autre que la copie d’une portion du génome responsable de la transmission du message. Ce sont justement ces ARNm qui sont encore actifs dans certains tissus après la mort d’une personne.

Les chercheurs ont logiquement observé une baisse de l’activité des gènes liée à la réponse immunitaire ou au métabolisme, mais ont noté une stimulation des gènes due au stress ou encore d’un autre gène à l’origine d’une protéine agissant dans le transport de l’oxygène. Les chercheurs ont expliqué qu’il s’agissait là d’un sursaut de l’organisme qui n’aurait pas vraiment accepté la mort, en quelque sorte.

Ainsi, les scientifiques ont mis au point un algorithme via l’apprentissage automatique et la modélisation informatique. Le but ? Évaluer l’heure du décès avec précision, ce qui a été fait pour 129 personnes dans le cadre de l’étude. Entre 7 et 14 heures après le décès, de grandes fluctuations dans l’activité génétique sont observables, entre stimulation de l’activité de certains gènes et baisse pour d’autres.

Si le dispositif permet d’ores et déjà de définir l’heure d’un décès, il serait possible d’effectuer des observations plus fines afin de déterminer les causes du décès. Cela pourrait être fait en utilisant un modèle de variation de l’expression génétique selon les chercheurs.

Sources : Motherboard – Sciences et Avenir