Après le déconfinement, les niveaux de pollution explosent en Chine

pollution
Crédits : Peggy_Marco/Pixabay

Les niveaux de pollution augmentent à nouveau en Chine, alors que le pays travaille à relancer la machine économique. Et pas qu’un peu. Les niveaux d’émissions polluantes sont en effet plus élevés qu’à la même période en 2019.

Comme pour beaucoup d’autres pays, la pandémie de Covid-19 n’a pas eu que des conséquences  négatives pour la Chine. Si l’on met de côté le bilan sanitaire, le gel de l’industrie chinoise forcé par la fermeture des usines a vu l’économie de la deuxième puissance économique mondiale faillir dès le mois de février.

De ce fait, côté pollution, la Chine a vu ses émissions de dioxyde de carbone (C02) chuter d’au moins 25 % sur les deux premières semaines de février. Les niveaux de dioxyde d’azote ont également baissé, d’abord dans la région de Wuhan, l’épicentre de l’épidémie, puis dans le reste du pays.

La pollution repart à la hausse

Mais cette accalmie environnementale n’a été que de courte durée. Déconfinée depuis plusieurs semaines, la Chine n’a pas attendu davantage pour tenter de relancer la machine économique. Les usines ont réouvert, tout comme les centrales électriques au charbon. Et ça se ressent inévitablement dans la qualité de l’air.

Selon un rapport publié ce lundi par le Center for Research on Energy and Clean Air (CREA), une organisation indépendante, les niveaux de pollution de l’air n’ont en effet cessé d’augmenter dans tout le pays depuis la fin du mois d’avril. Dioxyde d’azote, dioxyde de soufre et ozone, quasiment tous les polluants sont concernés.

S’il était évidemment prévu qu’une remontée des niveaux d’émissions polluantes soit enregistrée, en revanche on ne s’attendait pas à ce que ces derniers soient plus élevés qu’avant le confinement. « Ces 30 derniers jours, les niveaux de polluants dangereux pour la santé en Chine ont excédé les concentrations enregistrées à la même époque l’année dernière, pour la première fois depuis le début de la crise du Covid-19 », annonce en effet le CREA.

chine
Shanghai vue du ciel. Crédits : moerschy/Pixabay

La Chine fait machine arrière

La Chine a déjà connu des pics de pollution similaires. Après avoir essuyé l’épidémie de SRAS en 2003 notamment et, avant cela, suite à la crise financière mondiale de 2008. Les deux fois, le pays avait donné la priorité aux projets de construction et à la combustion de charbon pour relancer l’économie. Cependant, ces deux pics de pollution sont intervenus à une époque où la Chine ne se souciait guère de la question environnementale.

Dès 2014, le gouvernement chinois s’est en revanche engagé à faire « le nécessaire » pour tenter de réduire ses émissions carbone. D’énormes progrès avaient d’ailleurs été réalisés. Une étude publiée en 2019 a notamment révélé que six des politiques d’amélioration de la qualité de l’air avaient à elles seules permis de sauver plus de 400 000 vies en 2017.

Mais c’était avant que la pandémie ne vienne finalement tout gâcher. Aujourd’hui, la Chine doit relancer la machine, et semble ne pas vouloir capitaliser sur une approche d’énergie propre pour revitaliser son économie. Le pays fait donc marche arrière, tandis que le réchauffement climatique, de son côté, continue sa dangereuse marche en avant.

Source