Après deux ans dans l’espace, le mystérieux drone militaire américain X-37B est de retour sur Terre

U.S. Air Force photo/ Michael Stonecypher

Après avoir passé près de deux ans en orbite autour de la Terre, le drone militaire américain X-37B est revenu sur Terre ce dimanche 7 mai. Fantasmes et spéculations se poursuivent sur sa réelle fonction.

Avec son allure d’ancienne navette spatiale de la Nasa, le drone militaire américain X-37B, neuf mètres de long pour 4,5 mètres de large, s’est posé ce dimanche 7 mai en Floride après avoir passé 718 jours autour de la Terre, a annoncé l’US Air Force. Son premier vol remonte à 2010, tout comme les premières spéculations et interrogations quant à sa fonction réelle.

La possible course à l’armement spatial a probablement nourri ces spéculations concernant ce drone, tantôt dépeint comme un bombardier spatial, tantôt comme un « tueur de satellites ennemis » ou encore comme un super-avion-espion, se déplaçant en orbite pour aller surveiller des territoires adverses au gré des besoins.

Si des pays comme la Chine, la Russie ou les États-Unis craignent les attaques sur leurs satellites au point de chercher des moyens de les défendre, ces pays réfléchissent à fortiori probablement à des moyens d’attaquer les satellites adverses. Toutefois, certains doutent qu’il s’agisse là d’un véritable engin d’espionnage ou d’attaque.

Giuseppe De Chiara 1968 / Wikipedia

C’est le cas de Victoria Samson, spécialiste de la fondation américaine Secure World Militant pour le développement durable dans l’espace. « Le X-37 fait la taille d’un pick-up, ce serait difficile de mettre des armes efficaces à bord » déclare-t-elle à l’AFP, relayée par Le Vif. « D’une manière générale, manœuvrer en orbite nécessite une énorme quantité de carburant, donc je ne le vois pas faire beaucoup de déplacements » ajoute-t-elle au sujet de l’engin qui ne fonctionne qu’à l’énergie solaire.

C’est également le cas du physicien spécialiste des technologies militaires spatiales Mark Gubrud. « Le X-37B a une capacité de manœuvre très limitée en orbite et il ne peut pas atteindre des altitudes très hautes, restant sur une orbite basse » complète-t-il. De plus, le physicien ne voit pas « l’intérêt de l’alourdir avec des ailes et un train d’atterrissage, et de la rendre si visible de la Terre que même des amateurs peuvent le suivre« .

Du côté de la communication officielle de l’armée américaine, peu d’informations filtrent, mis à part qu’il s’agit d’un outil permettant de tester dans l’espace des capteurs et des équipements et de les ramener ensuite au sol pour voir comment ils ont résisté, plutôt qu’un engin destiné à mener des missions de combat.