De nombreuses personnes ont recours à divers stratagèmes pour piéger émotionnellement leur cible, qu’il s’agisse d’un acte involontaire ou délibéré. Parmi ces techniques notamment visibles sur les applications de rencontre, nous retrouvons le « breadcrumbing », dont le degré de toxicité semble largement dépasser celui du « ghosting ».
Garder son interlocuteur sous emprise
Chaque jour dans le monde, des milliers de personnes utilisent les applications de rencontre dans le but d’engager la conversation avec des inconnus et éventuellement, trouver un partenaire. Seulement voila, les individus auxquels nous nous adressons n’ont pas toujours la volonté de réellement trouver quelqu’un. En effet, certaines personnes sont simplement là pour observer les autres profils ou encore, discuter sans aucun but précis. Néanmoins, d’autres se jouent de leurs interlocuteurs et se rendent coupables de pratiques manipulatrices, consciemment ou inconsciemment.
Une de ces pratiques indésirables n’est autre que le « breadcrumbing », consistant à montrer des signes d’intérêt sporadiques et irréguliers à la personne sans pour autant montrer de réel engagement pour faire avancer la relation. L’individu alterne donc des périodes de silence avec des moments d’attention, par exemple en envoyant un « like » par ci, un petit message par là. L’objectif ? Maintenir à la fois l’espoir et l’incertitude de la victime afin de la garder sous emprise. Selon une étude publiée en 2020 par une équipe de l’Université Castilla-La Mancha (Espagne), environ 35 % des utilisateurs d’applications de rencontre ont été victimes (ou auteurs) de breadcrumbing. Pourtant, cette pratique est loin d’être inoffensive et peut avoir des effets néfastes sur les personnes touchées.
En piégeant émotionnellement leur proie de cette façon, les personnes coupables de breadcrumbing ne se doutent peut-être pas des effets pervers de leurs actes. Les individus impactés sont très confus et logiquement incapables de prendre du recul en raison du manque de clarté. Au final, ces victimes sont susceptibles de douter de leur propre valeur et de questionner : « Suis-je trop sensible ? Suis-je trop exigeant ? Suis-je assez bien ? »

Pourquoi un tel schéma et comment s’en prémunir ?
Parfois, les recherches sur le breadcrumbing concernent également parfois le « ghosting », une autre pratique toxique des applications de rencontre mais aussi, des réseaux sociaux. Dans les faits, le ghosting consiste à terminer une relation de manière brutale sans avertissement et sans explication et ce, tout en ignorant complétement les tentatives de contact de la personne mise de coté. Selon les spécialistes du sujet, le breadcrumbing est beaucoup plus néfaste que le ghosting. Si le ghosting reste brutal et douloureux, celui-ci permet tout de même de tourner la page. Dans le cas du breadcrumbing, l’espoir est toujours présent alors que la douleur persiste dans la durée.
Mais pourquoi le breadcrumbing semble t-il de plus en plus présent ? Aujourd’hui, la plupart des personnes fréquentant les applications de rencontre préfèrent maintenir plusieurs relations en stand-by plutôt que de s’investir réellement. Malheureusement, ce genre de comportement a tendance à devenir une certaine norme, contribuant à des échanges de manière générale plus ambigus mais également, moins respectueux.
Enfin, il est important de souligner qu’il reste possible de se protéger d’un tel schéma toxique. Cependant, tout réside dans l’observation de signes révélateurs, que l’on nomme communément « red flags ». Il peut par exemple s’agir de promesses vagues au sujet d’une rencontre potentielle ou encore, d’irrégularités dans la communication. En somme, si la personne alterne les moments d’attention et d’absence assez longues et montre un détachement trop prononcé, le moment est sans doute venu de couper court.
