Chassé du Sahara il y a une vingtaine d’années, l’Oryx algazelle tente aujourd’hui un retour attendu sur ses terres d’origine. Ces animaux élevés en captivité goûtent aujourd’hui aux joies de la liberté, mais sous haute surveillance.
Les animaux qui flirtent avec l’extinction ne jouissent pas souvent d’une seconde chance. L’Oryx algazelle, parfois appelé Oryx de Libye, Oryx blanc, Oryx à cou roux est aujourd’hui réintroduit dans le désert du Sahara 20 ans après avoir disparu à l’état sauvage. Après avoir grandi en captivité, 23 animaux avaient déjà été libérés en août dernier dans une région éloignée du Tchad, en Afrique du centre-nord. Une autre salve est attendue puisque 23 autres de ces animaux se joindront à eux cette semaine.
Pour les écologistes en charge de ce programme de réintroduction, ceci pourrait être le début d’un succès remarquable. « Jusqu’à présent, les animaux semblent exceptionnellement en bonne santé », s’enthousiasme Jared Stabach, l’un des membres de l’équipe du Smithsonian’s National Zoo et du Conservation Biology Institute. Notons que les animaux ont été réintroduits dans une partie de la réserve de Ouadi Rimé-Ouadi Achim, à l’endroit même où ils furent chassés par les Hommes à la fin des années 90. En septembre dernier, l’équipe enregistrait même la naissance du premier Oryx dans la nature, une véritable victoire pour cette espèce officiellement classée comme « éteinte » à l’état sauvage depuis 2008. D’autres antilopes sont d’ores et déjà enceintes et devraient donner naissance à de nouveaux petits dans les prochains mois.
Les écologistes se réjouissent bien sûr de ce retour inattendu et gardent un œil en permanence sur les troupeaux. Des colliers GPS ont été installés sur les animaux afin qu’ils puissent être suivis et contrôlés, le but étant de surveiller les populations et de savoir si les troupeaux restent comprimés ou si les animaux se dispersent dans des groupes séparés. Ils seront également en mesure de savoir si des braconniers tentent d’interférer avec les oryx. Grâce aux accéléromètres insérés dans les colliers, les scientifiques pourront même obtenir des indices sur les habitudes alimentaires des animaux et la manière dont ils gèrent les situations d’urgence, notamment pour éviter les prédateurs. Notons que les colliers peuvent être libérés à distance et ensuite recueillis pour interférer le moins possible avec les animaux.
Malgré tout, l’oryx algazelle reste sur la Liste rouge des espèces menacées mise en place par l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN). La perte de leur habitat n’est pas seule menace qui pèse sur l’espèce également chassée pour sa peau épaisse et sa viande appréciée par la population locale. En espérant un retour gagnant de ces belles créatures.
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