Antarctique : le « glacier le plus dangereux au monde » est-il sur le point de céder ?

Crédits : NASA Jet Propulsion Laboratory

Déjà connu pour être un glacier dont la fonte est très rapide, le « glacier le plus dangereux du monde » pourrait bientôt s’effondrer et cela pourrait représenter une véritable catastrophe, selon des chercheurs américains et britanniques.

Le glacier Thwaites, situé sur l’inlandsis Ouest-Antarctique, fond à un rythme d’environ 40 centimètres par an – et une accélération de cette fonte a été confirmée en 2002. Très surveillé en raison de son potentiel à contribuer à l’élévation du niveau des mers, le glacier Thwaites a déjà participé à 4 % de la montée des eaux durant les 25 dernières années.

Cependant, il existe un autre risque éventuellement catastrophique et proche dans le temps, à savoir un effondrement du glacier. Des chercheurs américains et britanniques craignent que les eaux de l’océan se soient infiltrées sous le glacier. Or l’édifice, dont la taille est équivalente à celle de la Floride, pourrait commencer à glisser vers l’océan, comme l’explique la BBC.

Suivant les estimations, un effondrement du glacier dans l’océan causerait une montée des eaux à l’échelle mondiale comprise entre 80 cm et 3 mètres, menaçant de nombreuses îles et villes côtières. Selon un communiqué du Conseil britannique sur la recherche environnementale (NERC) publié le 30 avril 2018, l’effondrement du glacier Thwaites « pourrait avoir des répercussions importantes sur le niveau de la mer à l’échelle mondiale ». Cependant, si le glacier contribue déjà progressivement à la hausse du niveau de la mer, son effondrement pourrait « commencer au cours des prochaines décennies ou des prochains siècles », une estimation tout de même assez vague.

Face à ce qui représente une urgence, l’US National Science Foundation (NSF) et l’UK Natural Environment Research Council (NERC) ont scellé un partenariat afin de mettre sur pied la plus grande collaboration scientifique en Antarctique depuis des décennies. Une centaine de scientifiques du monde entier mesureront les taux de changement du volume et de la masse de la glace jusqu’à 1500 mètres de profondeur, grâce à des foreuses à jet d’eau. Le but ? Confirmer une bonne fois pour toutes l’hypothèse déjà formulée depuis quelque temps déjà : le glacier est fortement fragilisé par le réchauffement des eaux océaniques circulant en dessous.

Sources : Sciences et Avenir – UP Magazine