OMS
directeur général de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, générée par Grok

Suite à l’annonce du retrait des États-Unis, l’OMS est contrainte de faire des économies

Nouvellement réélu, Donald Trump vient de signer un décret qui vise à retirer les États-Unis de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). Si en raison d’une résolution conjointe du Congrès de 1948, ce retrait des États-Unis nécessite un préavis d’un an, l’organisation a d’ores et déjà commencé à prendre des mesures budgétaires, comme la suspension des travaux de rénovation de ses bureaux.

Une gestion douteuse de la crise du Covid

Fondé en 1948 avec le soutien des États-Unis, cet organisme des Nations Unies joue un rôle clé dans la lutte contre les maladies et la promotion de la santé mondiale. Les États-Unis sont à ce jour le plus grand contributeur financier de l’OMS. Pour ces raisons, le retrait américain annoncé dès le début du mandat de Donald Trump représente une crise sans précédent.

La décision américaine s’appuie sur plusieurs griefs formulés par l’ex-président Trump, dont une gestion jugée insuffisante de la pandémie de COVID-19. Trump et d’autres critiques ont en effet reproché à l’OMS de ne pas avoir réagi assez rapidement ou de manière suffisamment agressive lorsque les premiers signes de l’épidémie sont apparus à Wuhan (Chine) fin 2019. Ils ont estimé que l’organisation n’avait pas alerté suffisamment tôt sur la gravité de la situation, car trop proche de la Chine et que des mesures de prévention, comme la restriction des voyages, n’ont pas été prises plus tôt. En d’autres termes, l’organisation aurait pris des décisions qui favorisaient ce pays plutôt que d’agir indépendamment et de manière transparente.

Un problème de contributions

Le Président Trump a également émis des critiques sur la contribution financière des États-Unis, jugées trop élevées comparées à celles de la Chine. Concrètement, la contribution des États-Unis se divise en deux parties principales :

    • Des contributions obligatoires (fixes) : elles se basent sur le revenu national brut des pays et leur population. En raison de leur taille économique, les États-Unis sont le principal contributeur à cette catégorie. En 2020, la part des États-Unis dans ces contributions était d’environ 22 % du budget de l’OMS.
    • Des contributions volontaires : les États-Unis versent également des contributions volontaires qui sont plus flexibles et souvent allouées à des projets spécifiques ou à des initiatives globales (par exemple pour les vaccinations, la lutte contre le VIH/SIDA ou la lutte contre les épidémies). Ces contributions représentent également une part importante du financement global de l’OMS.

En 2020, les États-Unis ont financé environ 18 % du budget total de l’OMS, soit environ 400 à 500 millions de dollars par an en fonction des années. La Chine a également augmenté ses contributions financières à l’OMS au fil des années, mais elles restent nettement inférieures à celles des États-Unis :

    • Les contributions obligatoires : en 2020, la contribution de la Chine représentait environ 10 % du budget de l’OMS, ce qui est une part importante, mais toujours bien moins que les 22 % des États-Unis.
    • Les contributions volontaires : la Chine a également renforcé ses contributions volontaires, mais elles sont bien moins élevées que celles des États-Unis. En 2020, ses contributions volontaires étaient estimées à environ 80 millions de dollars, un montant bien inférieur aux contributions américaines.
Trump OMS
Une illustration de Donald Trump devant le logo de l’OMS générée par Grok.

Des ajustements du côté de l’OMS pour anticiper l’impact financier

En réponse, Tedros Adhanom Ghebreyesus, le directeur général de l’OMS, a envoyé une note au personnel le 23 janvier dernier qui annonçait des mesures de réduction des coûts. L’OMS suspend ainsi temporairement le recrutement, réduit considérablement les dépenses de voyage, rend toutes les réunions virtuelles, limite les mises à jour des équipements informatiques et suspend la rénovation de ses bureaux. « Cet ensemble de mesures n’est pas exhaustif et d’autres seront annoncées en temps voulu », a écrit Tedros qui ajoute que l’agence ferait tout ce qu’elle peut pour protéger et soutenir le personnel.

Brice Louvet

Rédigé par Brice Louvet

Brice est un journaliste passionné de sciences. Ses domaines favoris : l'espace et la paléontologie. Il collabore avec Sciencepost depuis près d'une décennie, partageant avec vous les nouvelles découvertes et les dossiers les plus intéressants.