Animaux sauvages : le rapport alarmant de la WWF sur la biodiversité

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Les populations d’animaux sauvages ont chuté de plus des deux tiers en moins de 50 ans, selon un rapport du groupe de conservation WWF. Les chercheurs en appellent à de profonds changements systémiques, mais aussi dans les mentalités, afin que l’Homme et la Nature puissent enfin cohabiter.

La forte croissance de la population humaine enregistrée au cours de ces dernières décennies a métamorphosé notre monde. Évidemment, ce n’est pas sans conséquence. Ces évolutions ont en effet entraîné une dégradation sans précédent de la nature. En témoigne ce nouveau compte-rendu signé du WWF.

Une situation catastrophique

Tous les deux ans, l’ONG publie son rapport « Planète Vivante », qui mesure l’état de la biodiversité sur la planète. Le terme biodiversité fait ici référence à la variété et l’abondance des espèces, ainsi qu’à l’étendue et la qualité de leurs écosystèmes d’origine. Malheureusement, cette année encore, le constat est sans appel.

Dans le cadre de ces travaux, les chercheurs ont examiné l’évolution des populations de près de 21 000 espèces de mammifères, oiseaux, amphibiens, reptiles et poissons entre 1970 et 2016. Les résultats suggèrent que, durant cette période, les effectifs d’animaux sauvages ont globalement chuté de 68%.

Le rapport estime que le changement d’utilisation des terres – principalement la conversion d’habitats vierges en systèmes agricoles – constitue la cause directe la plus importante de perte de biodiversité. À cette menace s’ajoute également la surexploitation des océans. Sans oublier celle du changement climatique qui, dans les prochaines décennies, aura également un impact majeur sur les populations d’animaux sauvages.

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L’avenir de l’Homme en péril

Et ce déclin, peut-on lire, ne montre aucun signe de ralentissement. « Si rien ne change, les populations continueront sans aucun doute à diminuer, conduisant la faune à l’extinction et menaçant l’intégrité des écosystèmes dont nous dépendons« , prévient le rapport. La destruction du vivant par l’humanité aura en effet des conséquences catastrophiques « non seulement pour les populations d’animaux sauvages, mais aussi sur la santé humaine et sur tous les autres aspects de notre vie« .

Aussi le WWF appelle à ce que de profonds changements soient opérés sur le plan culturel et systémiques, afin de garantir une « société et un système économique qui valorisent la nature« . Des changements, peut-on lire, « que notre civilisation n’a pas réussi à adopter jusqu’à présent« .

Restauration des terres et changement de système alimentaire

Dans le cadre d’une étude parallèle, publiée dans Nature, des chercheurs de l’Institut international d’analyse des systèmes appliqués (IIASA), en Autriche, ont de leur côté cherché à déterminer s’il serait possible de ralentir, voire d’inverser, ces tendances de perte de biodiversité avant 2050.

D’après leurs travaux, des actions drastiques en faveur de la restauration des terres seront essentielles pour y arriver. Il sera également nécessaire de transformer notre système alimentaire. Sur ce dernier point, les chercheurs estiment qu’une réduction du gaspillage de la nourriture et à une alimentation humaine plus végétale pourraient permettre d’éviter de plus des deux tiers des futures pertes de biodiversité.