Des chercheurs ont récemment identifié un cristal de zircon, d’une finesse comparable à celle d’un cheveu humain, dans la météorite NWA7034, surnommée Black Beauty. Ce cristal offre des indices précieux concernant la présence d’eau sur Mars et ouvre de nouvelles perspectives quant à la possibilité de vie martienne dans un passé lointain.
Black Beauty : une roche exceptionnelle
Surnommée Black Beauty, la météorite NWA7034 est l’une des découvertes les plus précieuses pour les planétologues. Contrairement aux autres météorites martiennes issues d’une seule région de Mars, Black Beauty est une fusion de plusieurs matériaux martiens qui proviennent de différentes zones de la planète. Cette roche a été projetée dans l’espace après l’impact d’un astéroïde sur la surface de Mars il y a plusieurs millions d’années, avant de voyager dans l’espace et de retomber sur Terre. Ce mélange unique permet aux chercheurs d’étudier l’histoire géologique de la planète rouge à une échelle plus large en donnant un aperçu de différentes parties de la planète au lieu d’une seule région.
Parmi les éléments fascinants contenus dans Black Beauty, un petit cristal de zircon a retenu l’attention des chercheurs. Bien qu’il soit minuscule, il détient des informations cruciales sur les premières étapes de la planète rouge. En effet, les zircons se forment souvent en présence d’eau liquide et sont utilisés en géologie pour dater des événements géologiques, car ils sont extrêmement résistants aux altérations et peuvent conserver des informations chimiques précieuses pendant des milliards d’années.
La datation du zircon : un regard sur l’eau ancienne de Mars
Bien que Mars ait été identifiée comme ayant connu une période humide, appelée Noachienne, il y a environ 4,1 à 3,7 milliards d’années, les scientifiques en savaient peu sur la période antérieure correspondant à la formation de ce zircon. Grâce à la datation de ce petit cristal, ils ont finalement pu déterminer qu’il s’est formé il y a environ 4,45 milliards d’années, soit bien avant que la planète ne devienne le désert gelé que nous connaissons aujourd’hui. Cette découverte offre donc un fait surprenant : elle suggère que Mars disposait d’eau liquide bien plus tôt que les périodes habituellement associées à son existence sur la planète rouge.
Ce n’est pas tout. Les scientifiques ont en effet découvert que ce zircon contient des traces de métaux tels que le fer, l’aluminium et le sodium qui se sont selon eux formés à une époque où des conditions similaires à celles des systèmes hydrothermaux de la Terre étaient présentes. Ces systèmes, aujourd’hui retrouvés sur notre planète dans des zones volcaniques comme les cheminées sous-marines, sont des endroits où l’eau chaude et riche en minéraux peut favoriser la chimie complexe nécessaire à la vie.
Les conditions de formation de ce zircon suggèrent ainsi que tout comme la Terre primitive, Mars aurait pu posséder des sources hydrothermales, créant ainsi un environnement favorable à l’apparition de la vie. Bien qu’il soit impossible de confirmer avec certitude que la vie ait effectivement existé sur la planète rouge, cette découverte ouvre en tout cas la porte à cette hypothèse.
Les impacts martiens : des éléments perturbateurs, mais peut-être nécessaires
Une autre découverte importante dans cette étude concerne les impacts de météorites sur Mars. En analysant un grand nombre de zircons extraits de Black Beauty, les chercheurs ont effectivement trouvé des signes que certains cristaux avaient subi des déformations dues à de puissants impacts. Ces impacts sont souvent perçus comme des événements destructeurs capables de stériliser la surface d’une planète. Toutefois, ce phénomène pourrait avoir eu un effet inattendu sur Mars. Au lieu de détruire toute forme de vie, ces impacts auraient pu créer ces fameux systèmes hydrothermaux, capables de soutenir des conditions propices à la vie, même après une catastrophe planétaire.
Bien sûr, il est trop tôt pour conclure que la vie a réellement existé sur Mars. Ce cristal unique ne constitue qu’un indice parmi tant d’autres qui devront être confirmés par des études futures. Les chercheurs prévoient donc d’analyser d’autres zircons contenus dans Black Beauty dans l’espoir de découvrir davantage de preuves concernant la présence d’eau et de conditions propices à la vie. Ces résultats pourraient bien alimenter les futures missions martiennes, comme celles de la NASA ou d’autres agences spatiales, qui continueront à explorer Mars et ses mystères.