Des chercheurs ont récemment découvert une nouvelle espèce de reptile prédateur ancien, baptisée Parvosuchus aurelioi, au Brésil. Cette trouvaille, datant de 237 millions d’années, offre un aperçu fascinant de la diversité des reptiles au Trias moyen et supérieur, bien avant la domination des dinosaures.
Les pseudosuchiens et leur rôle dans l’écosystème du Trias
Avant que les dinosaures ne deviennent les maîtres incontestés de la Terre, les pseudosuchiens occupaient une place prédominante dans les écosystèmes du Trias, il y a entre 252 et 201 millions d’années. Ces anciens reptiles, souvent confondus avec les crocodiles en raison de leur apparence, étaient parmi les plus grands carnivores de leur époque. Ils se distinguaient par une grande diversité de formes et de tailles, allant des énormes prédateurs au sommet de la chaîne alimentaire à des espèces plus petites et agiles comme les gracilisuchidés. Le nouveau reptile découvert appartient d’ailleurs à cette dernière sous-famille.
Jusqu’à présent, des fossiles de gracilisuchidés avaient été fouillés principalement en Chine et en Argentine. Cette nouvelle découverte au Brésil constitue donc la première confirmation de la présence de ce groupe dans le pays, ce qui enrichit notre compréhension de la répartition géographique de ces reptiles.
Notez qu’à l’époque, la Terre était géographiquement dominée par un supercontinent unique appelé la Pangée. Ce supercontinent regroupait toutes les masses terrestres actuelles en une seule grande masse entourée par un océan global appelé Panthalassa.

Que sait-on de ce reptile ?
Le spécimen de Parvosuchus aurelioi, découvert dans la Formation de Santa Maria, est un squelette partiel comprenant un crâne complet, onze vertèbres dorsales, un bassin et des membres partiellement préservés. Le crâne, qui mesure 14,4 centimètres de long, est doté de mâchoires longues et minces avec des dents pointues courbées vers l’arrière, caractéristiques typiques des prédateurs. Le squelette léger de P. aurelioi suggère une longueur totale de moins d’un mètre.
L’analyse de ce spécimen a également révélé plusieurs ouvertures crâniennes distinctives, un trait souvent observé chez les pseudosuchiens. Ces structures, appelées fenêtres temporales et supratemporales, remplissaient plusieurs fonctions essentielles pour les pseudosuchiens. Tout d’abord, elles contribuaient à réduire le poids global du crâne, ce qui est crucial pour maintenir l’agilité et la vitesse lors des activités de prédation.
En fournissant des points d’attache pour les muscles de la mâchoire et de la tête, elles permettaient aussi des mouvements efficaces et puissants nécessaires à la capture de proies. De plus, ces fenêtres crâniennes jouaient un rôle dans la thermorégulation des pseudosuchiens.

La découverte de ce nouveau reptile, décrite dans Scientific Reports, offre des perspectives excitantes pour la recherche future. Elle suggère en effet que la diversité des pseudosuchiens au Trias était encore plus grande que ce que l’on croyait auparavant. Or, cette diversité pourrait être le résultat de différents facteurs écologiques et géographiques qui ont influencé l’évolution de ces reptiles.
