Un ancien repaire de hyènes jonché d’ossements, dont des restes humains

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Crédits : Matthew Stewart

Un réseau de grottes retrouvé dans un tube de lave au nord de l’Arabie saoudite aurait abrité des hyènes pendant des milliers d’années. En témoigne le sol jonché d’os rongés, dont certains appartenaient à des humains. Ces nouveaux travaux sont publiés dans la revue Archaeological and Anthropological Sciences.

Les études sur les ossements collectionnés par les carnivores modernes (néo-taphonomie) sont cruciales pour interpréter les accumulations de fossiles dans les archives archéologiques et paléontologiques. Jusqu’à présent, les études dans les environnements arides ont été limitées en nombre et en données taphonomiques détaillées, empêchant notre compréhension du comportement d’accumulation et de modification des os des carnivores dans ces régions sèches. Une nouvelle étude permet d’en apprendre davantage.

Dans le cadre de ces travaux, une équipe dirigée par Matthew Stewart, du département d’archéologie de l’Institut Max Planck, en Allemagne, s’est penchée sur un impressionnant assemblage osseux accumulé par des carnivores dans le tube de lave d’Umm Jirsan. Situé dans le champ de lave de Harrat Khaybar, en Arabie saoudite, ce réseau de grottes s’étend sur environ 1 500 mètres de long avec une hauteur de passage d’environ huit à douze mètres.

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Crédits : Matthew Stewart

Un ancien repère de hyènes

Une première étude de cet environnement réalisée en 2009 laissait à penser que des loups pouvaient être responsables de la vaste collection d’ossements retrouvée dans ce tube de lave. Ce nouvel examen raconte une histoire différente. L’analyse des coprolithes (fèces conservées) et des os individuels suggère que la tanière était fréquentée non pas à des loups, mais par des hyènes rayées (Hyaena hyaena) il y a entre 4 500 ans et 150 ans.

Les chercheurs se sont concentrés sur le passage ouest du tube de lave. Ici, ils ont examiné plus de 1 900 ossements appartenant à une quarantaine d’espèces. La plupart appartenaient à des ânes, tandis que d’autres appartenaient à chèvres, des gazelles, des chameaux, des loups ou des chiens. Les chercheurs ont également identifié deux fragments de crâne et « un certain nombre » d’autres os humains.

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Crédits : Matthew Stewart

Ces hyènes mangeaient effectivement de la chair humaine. En revanche, cela ne signifie pas nécessairement qu’elles se sont directement attaquées à des humains. Pour le Dr Stewart, bien que la prédation soit possible, ces restes humains de Umm Jirsan ont probablement été extraits de sépultures situées à proximité.

Ces animaux, connus pour se nicher profondément dans les réseaux de grottes, ont en effet tendance à amasser des os charnus dans leurs tanières, leurs puissants muscles du cou et de la mâchoire leur permettant de transporter de lourdes carcasses sur de grandes distances.