Nos ancêtres pourraient avoir copulé avec Néandertal en Iran

homo sapiens neandertal.
Crédits : Courtesey E. Daynes

La présence de gènes archaïques dans le génome humain moderne montre que nos ancêtres se sont autrefois croisés avec d’autres espèces d’hominines telles que Néandertal et l’Homme de Denisova. Il est aujourd’hui difficile de dire où et quand ces anciens « rendez-vous » se sont produits. Dans le cadre d’une étude, des chercheurs ont néanmoins retracé les voies de dispersion potentielles empruntées par les Néandertaliens alors qu’ils se dirigeaient vers l’est. Ils ont alors identifié l’Iran comme un possible lieu de rencontre avec deux autres espèces, dont Homo Sapiens. Les détails de l’étude sont publiés dans la revue PLOS One.

Des recherches moléculaires et morphologiques sur les restes de Néandertal suggèrent que cette espèce cousine d’Homo Sapiens est apparue en Europe il y a au moins 400 000 ans, avant de se disperser il y a environ 150 000 vers l’est. Au cours de sa longue période d’occupation, jusqu’à sa disparition il y a environ 40 000 ans, Néandertal aurait ainsi colonisé un vaste territoire qui couvrait tout le continent européen, le Levant et une partie de l’Asie centrale et de la Sibérie.

L’étude des matériaux associés aux vestiges physiques néandertaliens des sites du Caucase, d’Asie centrale et de l’Altaï sibérien suggère l’existence de deux cultures technologiques distinctes connues sous le nom de Moustérien et Micoquien. Par ailleurs, la séparation géographique entre ces deux traditions lithiques suggère que nos cousins se sont peut-être divisés en groupes, chacun ayant migré vers l’est le long d’une route différente.

En s’appuyant sur des données topographiques et paléoclimatiques, des chercheurs ont généré une modélisation informatique pour déterminer le chemin le moins coûteux pour ces deux voies de dispersion du Caucase vers l’est. L’une de ces voies aurait conduit nos cousins ​​à travers la Sibérie et l’autre à travers le Corridor Caspien Sud (SCC), plus au sud.

iran Néandertal Homo Sapiens
Les montagnes de l’Iran. Crédits : mostafa_meraj/Pixabay

Un possible lieu de rencontres au nord de l’Iran

Cette seconde route aurait été plus « agréable » sur le plan climatique. Situé entre les montagnes d’Alborz et la mer Caspienne, le SCC se présente comme une bande étroite située au niveau de l’Iran moderne. La région aurait fourni un refuge chaleureux à de nombreuses espèces végétales et animales lors des périodes de glaciation il y a entre 57 000 et 71 000 ans, certaines venant de l’ouest, d’autres venant de l’est.

Les analyses des chercheurs suggèrent que cette zone aurait également pu servir de refuge aux Néandertaliens comme c’était le cas pour d’autres espèces. Les chercheurs soulignent également que la région aurait pu simultanément abriter d’autres hominidés, dont les représentants de notre espèce (Homo Sapiens) venant des parties intérieures du plateau iranien et des Dénisoviens, en provenance de l’est. Un tel lieu de rencontre aurait alors ouvert la voie à de possibles métissages.

Cependant, il convient de noter qu’une telle théorie ne peut être confirmée tant que de véritables restes d’hominidés ne sont pas découverts sur place. Or, à ce jour, les seules preuves d’occupation humaine ancienne dans le Corridor Caspien Sud se présentent sous la forme d’outils en pierre et d’autres matériaux culturels. En l’état actuel des connaissances, il est donc trop tôt pour tirer de véritables conclusions.