Afin d’améliorer les conditions de sommeil des astronautes à bord de la Station Spatiale Internationale, et réduire également leur consommation de somnifères, la Nasa va équiper l’ISS d’une ampoule qui encourage la production de mélatonine, l’hormone du sommeil.
La revue The Lancet Neurology nous apprenait en 2014 que la durée moyenne de sommeil dans l’espace pour les missions à bord de la Station spatiale internationale (ISS) était de 6h09, soit plus de deux heures de moins que les huit heures et demie par nuit prévues par la Nasa. Il faut dire que parvenir à dormir à bord de la Station est une gymnastique complexe, le cycle du sommeil étant calqué sur le rythme terrien alors que les astronautes peuvent observer jusqu’à 16 couchers et levers du Soleil par tranches de 24 heures.
Pour parvenir à trouver le sommeil, nombreux sont les membres des équipages à consommer des somnifères. Une consommation en constante progression qui inquiète la Nasa, laquelle a alors décidé d’équiper la Station d’une ampoule particulière, encourageant la production de mélatonine, l’hormone du sommeil. « Contrairement aux ampoules classiques qui émettent des niveaux élevés de lumière bleue, réduisant la production de mélatonine, cette ampoule diminue l’émission de lumière bleue de 50 %« . Utilisée 30 minutes avant le coucher, elle devrait favoriser le sommeil des astronautes.
Cette ampoule est composée d’une LED à 12 watts, qui est capable de produire une lumière aussi puissante qu’une ampoule incandescente à 60 watts. Aussi, sa durée de vie serait 16 fois supérieure à la moyenne, et son coût est d’environ 52 €.
Notre production de mélatonine, l’hormone du sommeil, est favorisée par la lumière chaude, comme celle orangée produite par les ampoules halogènes, mais elle est également arrêtée par la lumière bleue des LEDs. « On a pensé jusqu’aux années 2000 que la lumière n’était importante que pour la vision. Or depuis la découverte en 2002 de cellules ganglionnaires à mélanopsine dans la rétine, on sait que la lumière n’est pas seulement impliquée dans des fonctions visuelles, mais aussi dans des fonctions non visuelles, comme la régulation du sommeil, de l’humeur et des neurotransmetteurs impliqués dans la mémoire » explique Claude Gronfier, chronobiologiste à l’Institut cellule souche et cerveau de Bron, dans la vidéo ci-dessous.
Source : s&a