Des ampoules spécialement conçues pour endormir les astronautes

Crédits : bunch / Pixabay

Afin d’amĂ©liorer les conditions de sommeil des astronautes Ă  bord de la Station Spatiale Internationale, et rĂ©duire Ă©galement leur consommation de somnifères, la Nasa va équiper l’ISS d’une ampoule qui encourage la production de mĂ©latonine, l’hormone du sommeil.

La revue The Lancet Neurology nous apprenait en 2014 que la durĂ©e moyenne de sommeil dans l’espace pour les missions Ă  bord de la Station spatiale internationale (ISS) Ă©tait de 6h09, soit plus de deux heures de moins que les huit heures et demie par nuit prĂ©vues par la Nasa. Il faut dire que parvenir Ă  dormir à bord de la Station est une gymnastique complexe, le cycle du sommeil Ă©tant calquĂ© sur le rythme terrien alors que les astronautes peuvent observer jusqu’Ă  16 couchers et levers du Soleil par tranches de 24 heures.

Pour parvenir Ă  trouver le sommeil, nombreux sont les membres des Ă©quipages Ă  consommer des somnifères. Une consommation en constante progression qui inquiète la Nasa, laquelle a alors dĂ©cidé d’Ă©quiper la Station d’une ampoule particulière, encourageant la production de mĂ©latonine, l’hormone du sommeil. « Contrairement aux ampoules classiques qui Ă©mettent des niveaux Ă©levĂ©s de lumière bleue, rĂ©duisant la production de mĂ©latonine, cette ampoule diminue l’Ă©mission de lumière bleue de 50 %« . UtilisĂ©e 30 minutes avant le coucher, elle devrait favoriser le sommeil des astronautes.

Cette ampoule est composĂ©e d’une LED Ă  12 watts, qui est capable de produire une lumière aussi puissante qu’une ampoule incandescente Ă  60 watts. Aussi, sa durĂ©e de vie serait 16 fois supĂ©rieure Ă  la moyenne, et son coĂ»t est d’environ 52 €.

Notre production de mĂ©latonine, l’hormone du sommeil, est favorisĂ©e par la lumière chaude, comme celle orangĂ©e produite par les ampoules halogènes, mais elle est Ă©galement arrĂŞtĂ©e par la lumière bleue des LEDs. « On a pensĂ© jusqu’aux annĂ©es 2000 que la lumière n’Ă©tait importante que pour la vision. Or depuis la dĂ©couverte en 2002 de cellules ganglionnaires Ă  mĂ©lanopsine dans la rĂ©tine, on sait que la lumière n’est pas seulement impliquĂ©e dans des fonctions visuelles, mais aussi dans des fonctions non visuelles, comme la rĂ©gulation du sommeil, de l’humeur et des neurotransmetteurs impliquĂ©s dans la mĂ©moire » explique Claude Gronfier, chronobiologiste Ă  l’Institut cellule souche et cerveau de Bron, dans la vidĂ©o ci-dessous.

Source : s&a