Des dizaines de dĂ©putĂ©s français et dâONG ont rĂ©cemment rĂ©agi aux feux ravageant lâAmazonie. Une tribune a Ă©tĂ© publiĂ©e, demandant clairement Ă lâUnion europĂ©enne de se mettre en action. Il sâagit dâempĂȘcher que tout produit liĂ© Ă la dĂ©forestation ne pĂ©nĂštre sur le marchĂ©.
Une tribune pour ne plus ĂȘtre complice
La tribune publiĂ©e dans Le Journal du Dimanche ce 1er septembre 2019 reprend des informations connues. Les 46 dĂ©putĂ©s et 17 ONG signataires ont rappelĂ© que le taux de dĂ©forestation au BrĂ©sil avait baissĂ© entre 2005 et 2015 – mais Ă©galement que celui-ci Ă©tait reparti Ă la hausse. En rĂ©alitĂ©, cette hausse est devenue trĂšs importante depuis lâarrivĂ©e de Jair Bolsonaro au pouvoir.
Le nouveau gouvernement soutient ouvertement les industries et semble encourager les actions de dĂ©forestation. Jair Bolsonaro lui-mĂȘme sâen est directement pris aux ONG qui dĂ©nonçaient un laxisme en termes de sanctions au niveau des exploitations illĂ©gales. De plus, les peuples autochtones sont plus que jamais en danger et les violations de leurs droits se font de plus en plus nombreuses.
Le moment dâagir
Il faut savoir que notre pays est lâun des principaux importateurs de soja en Europe. La France pourrait mĂȘme sâintĂ©resser de plus en plus au bĆuf brĂ©silien avec lâaccord de libre-Ă©change Mercosur. Or, le soja et le bĆuf ont une grande part de responsabilitĂ© dans la destruction de la forĂȘt amazonienne. Selon les signataires de la tribune, il sâagit de rĂ©duire la consommation de viande et autres produits laitiers tout en se dirigeant vers des produits de meilleure qualitĂ©. Toutefois, la recherche de nouvelles filiĂšres plus responsables devrait prendre un certain temps.
En dĂ©but dâannĂ©e 2017, une loi sur le devoir de vigilance a Ă©tĂ© adoptĂ©e. Celle-ci stipule que les grandes sociĂ©tĂ©s doivent Ă©laborer un plan permettant dâidentifier efficacement lâimpact de leurs produits sur lâenvironnement et les droits humains. En revanche, la liste des sociĂ©tĂ©s soumises Ă cette loi est encore inconnue, et il semble que cette loi ne soit pas rĂ©ellement appliquĂ©e dans les faits. Autrement dit, une loi pour lutter contre la dĂ©forestation importĂ©e est une bonne chose, mais il manque encore une vĂ©ritable volontĂ© politique pour la faire appliquer.
En attendant que la machine se mette rĂ©ellement en route, il semble que le consommateur français soit malgrĂ© lui complice de la dĂ©forestation. La tribune Ă©voque la possibilitĂ© de mettre en place des sanctions commerciales sur les importations brĂ©siliennes. Celles-ci pourraient ĂȘtre levĂ©es seulement en cas dâinterruption de la dĂ©forestation. Par ailleurs, les filiĂšres doivent se montrer concernĂ©es, surtout en termes de traçabilitĂ© et de transparence vis-Ă -vis du consommateur.
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