Amazonie brésilienne : la déforestation a progressé de 90 % en un an !

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Crédits : Wikipedia

Selon les données de l’agence spatiale brésilienne, la déforestation de la forêt amazonienne au Brésil aurait augmenté de 88,4 % en juin par rapport à juin 2018. Plus de 900 km2 de forêt tropicale auraient ainsi disparu en un mois.

Après avoir diminué pendant plusieurs années, on observe une ré-augmentation de la couverture forestière déboisée depuis 2013 en Amazonie brésilienne. La Présidente Dilma Rousseff était alors au pouvoir. Destituée en 2016, son ancien vice-président Michel Temer prit alors le pouvoir, et commença à légiférer en faveur du secteur agroalimentaire. Retour à la case départ. Les défenseurs de l’environnement craignaient alors que la situation ne s’aggrave davantage dès l’investiture en janvier dernier du nouveau président Jair Bolsonaro. Et malheureusement, ils ne se sont pas trompés.

+88% de déforestation

On apprend en effet que la déforestation dans la partie brésilienne de la forêt amazonienne au Brésil aurait augmenté de plus de 88% en juin par rapport au même mois de l’année dernière. Selon les données de l’agence spatiale brésilienne, près de 920 km2 de terrains auraient ainsi été déboisés en 30 jours seulement. Au cours des 11 premiers mois, la déforestation aurait globalement atteint 4 565 km², soit une augmentation de 15% par rapport à la même période de l’année précédente.

Notons par ailleurs que la saison des pluies vient à peine de se terminer dans la région. Partant du principe que les efforts de déforestation ont généralement lieu pendant les mois les plus secs de l’année, certains craignent que le rythme ne s’accélère encore davantage. On rappelle qu’une étude publiée en février 2018 dans la revue Science Advances avait révélé par que 17 % de la forêt amazonienne avaient disparu ces 50 dernières années. Et que selon certains experts, passés les 20 %, la forêt amazonienne pourrait atteindre le point de non-retour.

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Déforestation au Brésil. Photo prise le 14 juillet 2018. Crédits : Alexander Gerst

Mines et pâturages

Soulignons que la principale raison de cet acharnement est la nécessité, aux yeux du gouvernement, de libérer de nouveaux pâturages pour le bétail. La culture du soja – qui alimente les animaux – prend en effet beaucoup de place. Sans oublier les milliers de mines illégales qui, en plus de déboiser la forêt, menacent les tribus environnantes qui prélèvent de l’eau polluée au mercure.

Rappelons que le Brésil abrite 60% de l’Amazonie, qui est le principal poumon de la planète. Une alliée essentielle face au réchauffement climatique dans la mesure où ces millions d’arbres absorbent chaque année une quantité phénoménale de dioxyde de carbone. Des tonnes de CO2 qui, autrement, seraient libérées dans l’atmosphère. Accessoirement, la forêt abrite également la biodiversité la plus riche de la planète (un dixième de toutes les espèces de plantes et d’animaux). Sans oublier les milliers d’Autochtones qui en dépendent.

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