poisson pirarucu
Crédits : Thiago Santos / Flickr

Amazone : le retour du poisson pirarucu, un symbole de la surpêche

Le poisson géant pirarucu commun dans le fleuve Amazone était le symbole de la surpêche. Toutefois, un programme de gestion durable a permis de sauver cette espèce. Cette prouesse a été possible grâce à la collaboration de chercheurs et de pêcheurs locaux.

Une espèce de poisson passée près de l’extinction

Le pirarucu (Arapaima gigas) est un poisson géant d’eau douce, mais aussi le plus imposant d’Amérique du Sud. Vivant dans le fleuve Amazone, il peut mesurer jusqu’à 4,5 m pour un poids de 250 à 300 kg. Or, ce poisson est particulièrement apprécié des humains pour sa chair succulente. Il a donc été victime de la surpêche durant le XXe siècle au point de presque disparaître totalement dans les années 1980.

Le pirarucu a heureusement fait l’objet d’un programme de sauvegarde lancé par l’Institut Mamirauá pour le développement durable. Or, ce programme a été mis en place sur la base de plusieurs études qui ont permis de mieux comprendre les habitudes du poisson.

Dans l’État d’Amazonas, le plus vaste de l’Amazonie brésilienne, le pirarucu est désormais concerné par une protection tout au long de l’année. Appâtés par les possibilités de gains, les braconniers sont nombreux, mais des patrouilles sont assurées par les communautés locales de pêcheurs. L’état les récompense en les autorisant à prélever un maximum de 30% des poissons réencensés, et ce, durant trois semaines en octobre et en novembre. De plus, la taille des poissons pêchés est également réglementée.

poisson pirarucu
Crédits : Citron / Wikipedia

Des résultats presque parfaits

Il s’avère que le programme de Mamirauá a permis un rétablissement plus que notable de l’espèce dans toutes les zones où il a été appliqué. La population de pirarucus a été multipliée par dix dans toute l’Amazonie et est redevenue une source de revenus durable pour la population locale. Dans la réserve de Mamirauá, le nombre de poissons a même été multiplié par cent. Seulement, voilà, plusieurs dérives subsistent malgré des résultats jugés très positifs.

Après la pêche, les poissons sont tagués, puis vendus à des intermédiaires avant expédition vers les grandes villes du pays. Toutefois, les pécheurs reçoivent une faible part du prix final et ce montant a du mal à couvrir les frais de carburant, de matériel et d’entretien. Surtout, les braconniers, souvent financés par les narcotrafiquants, ont d’importants moyens et n’hésitent pas à casser les prix sur le marché en l’absence de contrôle de la part des autorités.

Yohan Demeure

Rédigé par Yohan Demeure

Licencié en géographie, j’aime intégrer dans mes recherches une dimension humaine. Passionné par l’Asie, les voyages, le cinéma et la musique, j’espère attirer votre attention sur des sujets intéressants.