Amazon vient d’annoncer que les premiers satellites de sa constellation Kuiper seront lancés et livrés en orbite terrestre basse par une fusée Atlas V de United Launch Alliance.
Depuis quelques années, SpaceX développe son projet Starlink, visant à fournir une connectivité Internet à large bande depuis l’espace. Avec plus de mille satellites actuellement actifs, la constellation de SpaceX est déjà bien fournie, malgré les réticences de certains. Des accès sont déjà disponibles en Amérique du Nord ou encore au Royaume-Uni.
Récemment, la société s’est également rapprochée de la Commission fédérale des communications pour demander l’autorisation d’exploiter des terminaux Starlink sur les « stations terriennes en mouvement ». Comprenez : SpaceX aimerait à présent diffuser Internet dans les camions, bateaux et avions.
La société d’Elon Musk n’est toutefois pas la seule entreprise à viser Internet depuis l’espace. Amazon est également sur le coup avec son projet Kuiper. Alors que la constellation Starlink vise le déploiement d’au moins 12 000 satellites en orbite, cette d’Amazon, qui investira plus de dix milliards de dollars dans le projet, prévoit d’en libérer 3236 après autorisation de la Commission fédérale des communications.
Amazon choisit Atlas V
Les premiers satellites du projet Kuiper seront bientôt lancés dans l’espace. Comme prestataire, Amazon s’est tournée vers United Launch Alliance et son lanceur Atlas V. Cette fusée est un poids lourd de l’aérospatial avec plusieurs lancements très importants à son actif, dont les missions New Horizons, Juno, Insight ou encore Mars 2020 (Perseverance et Ingenuity) pour ne citer qu’elles.
« Nous sommes déterminés à faire du haut débit abordable une réalité pour les clients et les communautés du monde entier« , a déclaré Jeff Bezos, fondateur et directeur général d’Amazon. « ULA est un partenaire fantastique qui a lancé avec succès des dizaines de missions pour des clients commerciaux et gouvernementaux. Nous sommes reconnaissants de leur soutien à Kuiper« .
Ce premier contrat avec ULA inclut neuf lancements pour entamer la constellation Kuiper. Toutes seront opérées depuis le complexe de lancement spatial 41 de la station spatiale de Cap Canaveral en Floride. En revanche, on ignore encore le nombre de satellites que chaque fusée Atlas V sera capable de livrer.
Partenaires, puis concurrents
Naturellement, le lanceur Falcon 9 de SpaceX aurait coûté moins cher. Néanmoins, il aurait été aberrant qu’Amazon soutienne un concurrent dans la course à la création d’une constellation Internet par satellite. De son côté, une autre société de Jeff Bezos, Blue Origin, construit les moteurs de fusée BE-4 qui propulseront la fusée de nouvelle génération de United Launch Alliance, appelée Vulcan.
En revanche, cet accord pourrait n’être que temporaire. En effet, Blue Origin développe également sa propre grande fusée, New Glenn, qui utilisera également des moteurs BE-4 pour propulser son premier étage. Les fusées Vulcan et New Glenn seront alors directement en concurrence pour les lancements de sécurité nationale ainsi que pour les satellites commerciaux.
Le véhicule Atlas V s’appuie quant à lui sur des moteurs de fabrication russe. Si nous savons que le lanceur sera progressivement éliminé au cours de ces prochaines années, nous savons qu’ULA dispose de suffisamment de moteurs RD-180 pour prendre encore en charge plus d’une douzaine de vols commerciaux.