Alzheimer : les personnes ayant des problèmes de mémoire ont des vaisseaux sanguins qui « fuient » à l’intérieur du cerveau

vaisseaux sanguins
Un vaisseau sanguin dans le cerveau fuyant ou devenant perméable Crédits : USC / Jim Stanis

Des chercheurs américains ont découvert que les personnes ayant des soucis de mémoire avaient également des vaisseaux sanguins qui « fuyaient » à l’intérieur de leur cerveau. Il pourrait bien s’agir d’un nouvel élan qui devrait déboucher sur des nouveautés concernant le diagnostic, la prévention ainsi que le traitement de la maladie d’Alzheimer.

Un contexte préoccupant

Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), pas moins de 50 millions de personnes sont atteintes de démence dans le monde. Il s’agit de l’une des causes principales de handicap et de dépendance chez les personnes âgées. Or, il faut savoir que la maladie d’Alzheimer est la cause la plus courante de démence puisque cette pathologie serait responsable de 60 à 70% des cas. En France, selon l’Inserm, il y aurait environ 900 000 personnes concernées par la maladie d’Alzheimer. Par ailleurs, les médicaments prescrits pour diminuer les symptômes de la maladie ont été jugés trop peu efficaces et ne sont désormais plus remboursés depuis août 2018.

Crédits : Inserm

Dans un tel contexte, il est nécessaire de trouver de nouveaux moyens de soulager les patients. Dans un communiqué publié le 14 janvier 2019, des chercheurs de la University of Southern California (États-Unis) ont indiqué avoir travaillé sur la question de la perméabilité des vaisseaux sanguins du cerveau. Leur étude publiée dans la revue Nature Medicine témoigne d’une certaine avancée.

Une étude pour changer les choses

Rappelons tout d’abord que tout cerveau normal est équipé d’une barrière hémato-encéphalique. Il s’agit d’une barrière formée par les cellules des vaisseaux – particulièrement resserrées – dont le but est d’empêcher toute intrusion dans le cerveau des pathogènes, des métaux ou d’autres molécules dangereuses. Par conséquent, en cas de rupture de cette barrière, les risques pour le cerveau sont bien plus conséquents.

Dans le cadre de l’étude, la perméabilité des capillaires de l’hippocampe (mémoire) de 161 personnes âgées a été mesurée. Cela a été possible par le biais de l’imagerie cérébrale ainsi que l’analyse du liquide céphalo-rachidien. Or, les résultats ont démontré que les patients ayant les plus importants problèmes de mémoire étaient également ceux ayant le plus de vaisseaux sanguins qui « fuyaient » dans leur cerveau.

«Nos données montrent que les individus présentant un dysfonctionnement cognitif précoce développent des dommages capillaires cérébraux et une dégradation de la barrière hémato-encéphalique dans l’hippocampe», peut-on lire dans l’étude, et ce en dépit de la présence ou non de protéines Tau ou encore d’amyloïdes – habituellement marqueurs de la maladie.

En conclusion, les scientifiques ont estimé que cette présence de vaisseaux sanguins qui « fuitent » dans le cerveau pouvait permettre une détection précoce des troubles de la mémoire. Ces recherches pourraient également favoriser le diagnostic (plus rapide) en ce qui concerne la maladie d’Alzheimer, et permettre d’en optimiser la prévention et le traitement.

Sources : Interesting Engineering – Futura Sciences

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