bouteilles plastique
Crédits : golubovy / iStock

Voici plusieurs alternatives au plastique « à surveiller »

Dans la mesure où le plastique représente de plus en plus un problème pour l’environnement et la santé publique, les alternatives présentées comme étant plus écologiques ont plus ou moins le vente poupe. Toutefois, certaines de ces solutions ne sont pas aussi vertueuses qu’il n’y paraît. En voici quelques exemples.

La promesse du 100% recyclable

Inventés durant la moitié du XIXe siècle, les plastiques artificiels se sont progressivement démocratisés durant le XXe siècle grâce à sa praticité. Aujourd’hui, ils sont omniprésents, produits à raison de plusieurs centaines de milliers de tonnes par an. Cependant, leur production se fait à l’aide de pétrole brut, une énergie fossile fortement polluante. De plus, la question des particules de plastique (microplastiques) est de plus en plus alarmante. Ainsi, des alternatives ont vocation à limiter les dégâts du plastique traditionnel. Toutefois, il s’agit souvent de fausses bonnes idées, notamment en ce qui concerne la durabilité ainsi que les promesses d’éviter les pollutions et les atteintes à la santé.

Citons tout d’abord les plastiques « 100% recyclés », à savoir les plastiques recyclés post-industriels (PIR) ou plastiques recyclés post-consommation (PCR). Il s’agit ici principalement de matériaux plastiques recyclés afin de produire de nouveaux emballages. Toutefois, il est impossible de recycler à l’infini l’intégralité du plastique produit chaque année. De plus, les emballages produits intègrent à la fois du plastique recyclé (seulement 25 %) et du plastique neuf.

Des alternatives pas si vertueuses

Les autres alternatives « à surveiller » pour leur manque de rigueur environnementale sont : le bambou « mélaminé », les vaisselles végétales, les gobelets en carton ainsi que l’amidon de maïs. Sous forme de fibres ou de poudre, le bambou permet de fabriquer des emballages durables, recyclables, résistants à la chaleur et biodégradables. Néanmoins, il s’agit d’une plante (et non de bois), si bien que les industriels ont recours à une résine intégrant du plastique pour lier la matière. Or, ils utilisent pour cela de la mélamine-formaldéhyde, une substance cancérogène qui peut s’attaquer aux reins.

La loi anti-gaspillage pour une économie circulaire de 2020 a permis l’apparition d’alternatives dites « eco-friendly » ou « 100 % biodégradables ». D’origine végétale comme le bambou, ces emballages sont souvent fabriqués à l’aide de palmier ou de canne à sucre. Malheureusement, afin de rendre les emballages et vaisselles résistants à l’eau, les industriels utilisent des composés perfluorés. Or, ces substances peuvent être cancérogènes, toxiques pour le développement et sont parfois également des perturbateurs endocriniens. De plus, le bilan carbone de ces alternatives végétales est alourdi par l’origine des matières premières.

verres carton
Crédits : Piqsels

Citons également les gobelets en carton, une autre alternative assez plébiscitée. Néanmoins, la plupart de ces gobelets présentent une fine couche de polyéthylène, un dérivé du plastique. Cette matière assure encore ici l’étanchéité de l’emballage. Son recyclage est par ailleurs problématique, car il est très coûteux de séparer le carton de la couche de plastique. Et l’amidon de maïs ? Cet amidon permet d’obtenir une couche de polylactique (PLA) afin de remplacer le polyéthylène. Cependant, la culture de maïs est généralement très gourmande en eau. Enfin, la production des gobelets en carton n’est pas viable en soi : elle génère 1,7 fois plus de CO2 que la production de gobelets en plastique.

Yohan Demeure

Rédigé par Yohan Demeure

Licencié en géographie, j’aime intégrer dans mes recherches une dimension humaine. Passionné par l’Asie, les voyages, le cinéma et la musique, j’espère attirer votre attention sur des sujets intéressants.