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Crédits : Gorodenkoff / iStock

Aléas climatiques : un quart des data centers mondiaux sont déjà en sursis ! Une nouvelle menace sous-estimée ?

Dans le cadre d’une récente étude, des chercheurs ont souligné le manque de résilience des data centers face aux aléas climatiques. Ces risques concerneraient aujourd’hui environ un cinquième des centres de données à l’échelle mondiale, une situation dont les répercutions économiques d’ici 2050 pourraient être très importantes.

Environ 9 000 sites évalués

Lorsque les data centers sont évoqués, il est souvent question de leur coté énergivore, leur forte consommation en eau et donc, de leur impact écologique. Parfois, certains projets voient leur jour, visant principalement à réutiliser leur chaleur pour plus de durabilité. Citons également la possibilité de placer des centres de données dans l’espace, ce que souhaite faire la société française Latitude.

Récemment, les data centers se sont retrouvés au cœur d’un autre sujet assez préoccupant. Spécialiste en analyse des risques climatiques, le cabinet XDI a publié une nouvelle étude le 9 juillet 2025. L’objectif était d’évaluer la résilience des centres de données face aux événements météorologiques extrêmes. Les chercheurs ont focalisé leur attention sur huit types d’aléas climatiques concernant pas moins de 9 000 sites déjà existants ou actuellement en projet.

Selon les résultats, 22% des data centers mondiaux s’exposent aujourd’hui à des risques modérés ou élevés, un taux qui pourrait atteindre les 27% d’ici à 2050. Par ailleurs, les plus grandes menaces pesant sur ces installations sont les cyclones (ouragans), les inondations ainsi que les feux de forêts.

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Un important data center aux Pays-Bas.
Crédits : Hugo Kurk / iStock

Pourquoi la situation est-elle si préoccupante ?

Les chercheurs ont identifié les zones les plus concernées pas ces risques. Entre 20 et 64% des data centers se trouvant à Hambourg (Allemagne), Sao Paulo (Brésil), Shanghai (Chine) et dans les états du Queensland (Australie) et du New Jersey (États-Unis) s’exposent aujourd’hui à des risques élevés de dommages physiques. Par ailleurs, la France n’est pas en reste avec des risques non négligeables dans la région du Grand Est. Pour les auteurs, les états et les sociétés doivent investir pour réduire les émissions et rendre les centres de données plus résistants sur le plan physique. Si aucune mesure ne voit le jour d’ici 2050, le fait d’assurer ces infrastructures devrait être trois ou quatre fois plus cher.

« Sans investissement urgent dans la réduction des émissions et l’adaptation physique, les exploitants pourraient être confrontés à des primes d’assurance en hausse, à des perturbations croissantes de leurs opérations et à des milliards de dollars de dommages. Sans investissements ambitieux et soutenus dans la réduction des émissions afin de limiter la gravité du changement climatique, aucun renforcement structurel ne pourra protéger pleinement ces actifs essentiels. », a déclaré XDI.

Enfin, ces inquiétudes font leur apparition alors que la demande mondiale en data centers est en plein boom et ce, en raison du développement de l’intelligence artificielle. Avec des besoins en énergie qui devraient faire l’objet d’une multiplication par trois d’ici 2035, les data centers pourraient être à l’origine de 67% des émissions de gaz à effet de serre du secteur énergétique d’ici 2035. Un véritable cercle vicieux.

Yohan Demeure

Rédigé par Yohan Demeure

Licencié en géographie, j’aime intégrer dans mes recherches une dimension humaine. Passionné par l’Asie, les voyages, le cinéma et la musique, j’espère attirer votre attention sur des sujets intéressants.