Selon un expert indien, la qualité de l’air dans New Delhi, la capitale de l’Inde, est de plus en plus mauvaise. Il estime même que respirer l’air de la ville est aussi dangereux que fumer une cinquantaine de cigarettes par jour. À ce niveau, les particules fines peuvent pénétrer profondément dans les poumons et même dans la circulation sanguine.
Un indice de qualité de l’air supérieur à 500
La pollution atmosphérique de la capitale indienne New Delhi ne date pas d’hier. En 2019, nous affirmions que dans cette ville, les concentrations de particules fines atteignent parfois quarante fois les recommandations de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). En 2017, les autorités locales avaient même testé un canon anti-smog pour tenter de réduire la pollution de l’air. Le smog, un brouillard grisâtre urbain résultant du mélange de particules fines et d’ozone, est en effet récurrent à New Delhi. Or, un tel pic de pollution s’est à nouveau produit le 18 novembre 2024, comme l’explique le quotidien The Indian Express.
À l’occasion de cet épisode, les concentrations de PM2,5 ont atteint un niveau soixante fois supérieur aux recommandations de l’OMS. Il s’avère que l’indice de qualité de l’air a dépassé la barre des 500 à certains endroits de la ville, ce qui représente ainsi un danger pour tout le monde, pas seulement les personnes qui souffrent de problèmes respiratoires. Face à cette situation critique, les autorités ont pris les mesures suivantes : l’interdiction des camions roulant du Diesel, l’arrêt des activités de construction, la fermeture des écoles et la mise en place du télétravail pour les employés de bureau.
Une population en danger à New Delhi
Le quotidien indien a interrogé le Dr Nikhil Modi, le consultant principal du service Respiratoire et soins intensifs de l’hôpital Indraprastha Apollo. L’expert a affirmé que lors de ce genre de pic, un individu moyen est autant exposé que s’il fumait une cinquantaine de cigarettes en une journée. À ce stade, le phénomène est tel que les particules et les gaz peuvent pénétrer dans les poumons et la circulation sanguine.
Nikhil Modi a évoqué des maladies chroniques généralement associées au tabagisme sur le long terme, principalement des troubles respiratoires et cardiovasculaires. Néanmoins, il n’est pas seulement question de problèmes respiratoires, mais également de problèmes de santé systémiques. Par ailleurs, les poumons peuvent subir des dommages importants, et ce, même chez les non-fumeurs en bonne santé.
Rappelons enfin que les émissions des véhicules, les rejets industriels ainsi que la combustion de biomasse génèrent un cocktail toxique de gaz et de particules qui incluent des PM2,5, des PM10, du dioxyde d’azote (NO₂), du dioxyde de soufre (SO₂) et de l’ozone (O₃). En cas de pollution prolongée, la population s’expose donc fortement à toutes ces substances.