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Des chercheurs veulent agir sur le microbiote des vaches pour les rendre moins polluantes

Si le méthane ne reste pas longtemps dans l’atmosphère, ce gaz est toute de même le principal responsable de l’effet de serre, et donc du réchauffement climatique. Aux États-Unis, des chercheurs tentent d’élaborer une méthode miracle pour rendre les bovins moins polluants.

En finir avec les émissions de méthane des bovins

Plusieurs gaz contribuent fortement à l’effet de serre, principalement le méthane et le dioxyde de carbone. Si le premier demeure dans l’atmosphère environ douze ans, le second peut perdurer durant des siècles. Néanmoins, le méthane a un pouvoir de réchauffement global environ 25 fois supérieur à celui du dioxyde de carbone. Dans ce contexte, parvenir à réduire les émissions de méthane apparait comme primordial dans la lutte contre le réchauffement climatique.

Parmi les sources émettrices de méthane, l’agriculture (dont l’élevage) est la plus importante (40 %). Or, les bovins contribuent beaucoup à attendre ces chiffres plutôt inquiétants. Comme l’explique un article du Washington Post publié en août 2024, des chercheurs des universités de Californie à Davis et de Berkeley (États-Unis) mènent donc des travaux pour trouver une solution en ce qui concerne les bovins.

Le chercheur brésilien Paulo de Méo Filho, postdoctorant à l’UC Davis, dirige actuellement une expérimentation pleine d’ambition. L’objectif ? Modifier le microbiote (ou la flore intestinale) des vaches afin de faire en sorte qu’elles arrêtent de roter du méthane. Il est en effet convaincu qu’en cas de bons résultats, une généralisation du procédé pourrait permettre d’observer un rapide changement au niveau des températures à la surface du globe.

vache veau
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Des microbes OGM pour modifier le microbiote des vaches

L’expérimentation met en scène Thing 1 et Thing 2, deux veaux de quelques mois. Dans un premier temps, un tube a été inséré dans Thing 1 afin de récolter le liquide du rumen, le premier compartiment du système digestif des ruminants qui contient entre autres de la nourriture digérée en partie. Ainsi, des analyses de ces échantillons devraient permettre de mieux comprendre le microbiote des vaches. Plus précisément, l’objectif sera de cerner comment les microbes du rumen transforment l’hydrogène en méthane. Rappelons tout de même que les vaches ne digèrent pas le gaz, si bien que chacune d’entre elles rejette environ 100 kg de méthane chaque année.

Par ailleurs, Thing 1, Thing 2 et les autres veaux de l’expérience sont nourris avec des algues. Cela a pour but d’entraver le processus décrit ci-avant et réduire les émissions de méthane. La prochaine étape sera de reproduire ce résultat avec des microbes modifiés génétiquement grâce aux ciseaux CRISPR. Habituellement, ces microbes ont pour rôle de récupérer l’hydrogène et priver les méthanogènes de leur ressource.

Enfin, la dernière étape sera de mettre au point un système pour induire cette caractéristique aux veaux, une seule fois en début de vie, sous forme d’une injection ou d’une pilule à administrer. Très prometteuses, ces recherches pourraient solutionner un des principaux problèmes responsables d’actuel réchauffement climatique et des conséquences qui lui sont imputées.

Yohan Demeure, expert géographe

Rédigé par Yohan Demeure, expert géographe

Licencié en géographie, j’aime intégrer dans mes recherches une dimension humaine. Passionné par l’Asie, les voyages, le cinéma et la musique, j’espère attirer votre attention sur des sujets intéressants.