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En Afrique du sud, on empoisonne les cornes de rhinocéros pour lutter contre le braconnage

Crédits : yyybash / Pixabay

La réserve sud-africaine de Sabi Sand a pris des mesures drastiques pour protéger ses rhinocéros et surtout leurs cornes, si prisées par les braconniers. En injectant un mélange toxique, les employés promettent à toute personne essayant de consommer de la corne de rhinocéros de graves maladies.

Les cornes de rhinocéros attisent encore et toujours les convoitises des braconniers. Produit rare, elles se vendent à prix d’or : l’unité vaut 200.000 euros selon l’ONG WWF. Les cornes, réduites en poudre, y sont en effet parées de vertus thérapeutiques et aphrodisiaques – bien que les études scientifiques aient prouvé que la kératine, protéine aussi contenue dans les ongles et cheveux humains, ne possédait pas de telles qualités. Ce marché noir a conduit à l’extinction de plusieurs espèces de rhinocéros malgré les différents efforts des gouvernements africains pour enrayer ce fléau.

Dans la réserve de Sabi Sand, au nord-est de l’Afrique du sud, les employés semblent avoir trouvé une solution radicale. Ils ont donc décidé d’administrer un poison à l’intérieur des cornes des rhinocéros qui provoquera des désagréments intestinaux divers et variés, sans pour autant tuer les consommateurs. « Ce produit va rendre les gens très malades, provoquant des nausées, maux d’estomac ou de la diarrhée, mais ne va pas les tuer, explique le directeur Andrew Parker, interrogé par le Guardian. Le mélange sera très visible, de sorte qu’il devrait dissuader les consommateurs de l’ingérer. »

En effet, de couleur rose, ce mélange toxique colorera les cornes afin de décourager les futurs consommateurs. « La pratique est légale. Les produits chimiques sont en vente libre. Nous sommes par ailleurs en train d’informer les gens, via des publicités, des messages dans les médias et des écriteaux sur nos clôtures. Si quelqu’un prend malgré tout de la poudre, il sera malade et, je l’espère, le message se répandra que la corne de rhinocéros ne doit pas être consommée » continue le directeur de la réserve.

La couleur rose fuchsia du poison permettra également de faciliter le travail des douaniers. Les cornes pourront être détectées plus facilement par les scanners des aéroports lorsqu’elles seront broyées en poudre. Néanmoins, les braconniers devraient trouver des moyens de blanchir la poudre afin de masquer les produits toxiques et ainsi écouler leurs marchandises en toute tranquillité sans se soucier de la santé des consommateurs.

L’organisation des parcs nationaux d’Afrique du Sud (SANParks) a soutenu l’initiative, mais admet qu’il serait « pratiquement impossible » d’appliquer le processus à tous les rhinocéros dans les parcs nationaux en raison du manque de ressources.

Source : Le Guardian

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Rédigé par Alexis Chavetnoir