L’aérodromophobie toucherait 20% de la population : mais pourquoi a-t-on si peur de l’avion ? L’appréhension du crash ne serait pas toujours la principale raison…
Qu’est-ce que l’aérodromophobie ?
L’aviophobie, ou aérodromophobie, désigne la peur, plus ou moins panique, de prendre l’avion. Cette phobie peut s’expliquer par plusieurs raisons en fonction de l’expérience passée ou de la personnalité du passager (besoin de contrôle, peur de mourir, mauvaise expérience, conséquence d’une autre phobie comme la claustrophobie ou l’agoraphobie). Les personnes concernées par l’aviophobie sont généralement sujettes à des crises de panique ou d’angoisse plus ou moins prononcées.
Une peur qui touche de nombreux passagers
Un passager sur trois serait inquiet à l’idée de prendre l’avion, quand un sur dix se révèle vraiment anxieux de voler. Et tout de même un passager sur cent se dirait atteint de panique élevée, refusant de manger, de boire, de se déplacer, voire de parler lors d’un vol à bord d’un avion.
Face à ce constat, de nombreux centres de formation et compagnies aériennes se sont mis à proposer des stages visant à vaincre l’aviophobie, premier lancé par Air France en 1995.

Pourquoi a-t-on peur de l’avion ?
Les raisons pouvant expliquer la peur de voyager en avion sont variées et diffèrent souvent d’une personne à l’autre. Parmi les facteurs courants contribuant à l’aérodromophobie :
- Perte de contrôle : certains individus éprouvent de l’anxiété lorsqu’ils perdent le contrôle d’une situation. Être à bord d’un avion peut ainsi susciter des sentiments d’impuissance, les passagers dépendant uniquement du personnel de bord.
- Claustrophobie : les espaces confinés comme ceux d’un avion peuvent déclencher un phénomène de claustrophobie chez certaines personnes, notamment lors des vols long-courrier.
- Peur de l’inconnu : pour certaines personnes, voler s’avère une expérience peu naturelle générant de l’anxiété.
- Peur de la mort : bien que très rares par rapport au nombre de vols, les accidents d’avion suscitent généralement des craintes importantes. Les médias ne font souvent qu’amplifier ces peurs en couvrant de manière intensive les incidents aéronautiques.
- Expériences passées : les personnes ayant vécu des expériences traumatisantes lors d’un voyage en avion (fortes turbulences, atterrissage difficile, etc.) peuvent développer une peur persistante de l’avion.
- Anxiété de la séparation : certains individus peuvent ressentir de l’anxiété à l’idée de se séparer de leur environnement familier ou de leurs proches.

Les médias peuvent amplifier la peur de prendre l’avion
Lorsqu’un accident d’avion se produit, il présente un impact significatif au sein des médias en raison de plusieurs facteurs. D’une part, cet événement exceptionnel attire l’attention des téléspectateurs via des images choc et des récits dramatiques retransmis en continu sur les chaînes télévisées, marquant bien souvent les esprits.
Plus nombreux pourtant, les accidents de voiture, de train ou même d’ascenseurs, ne sont que très peu couverts par les médias du fait de leur caractère moins spectaculaire.
Une exagération potentielle des risques
Il n’est pas rare que les médias exagèrent les risques associés aux voyages aériens. Bien que ces accidents soient extrêmement rares en comparaison au nombre total de vols, une couverture médiatique sensationnaliste crée souvent une perception disproportionnée du danger.
D’autre part, les images liées à un accident d’avion sont tellement répétées sur les chaînes télévisées que l’impact psychologique en devient significatif, renforçant l’association entre avion et danger.

Quelles thérapies contre l’aérodromophobie ?
Il existe plusieurs approches thérapeutiques pour lutter contre la peur de l’avion, visant en premier lieu à comprendre et à gérer son angoisse de manière constructive. Parmi elles :
- Thérapie cognitivo-comportementale (TCC) : approche se concentrant sur l’identification et la modification des pensées négatives et des schémas comportementaux associés à la peur de l’avion (désensibilisation, restructuration et exposition progressive).
- Exposition progressive : technique visant à exposer progressivement la personne phobique à sa peur (visiter un aéroport, monter à bord d’un avion statique, et, en dernier lieu, effectuer un vol).
- Hypnothérapie : approche visant à accéder à l’inconscient pour identifier et modifier les schémas de pensée négatifs liés à la peur de l’avion.
- Thérapie de groupe : permet aux personnes partageant la même phobie de se soutenir mutuellement.
- Formation à la gestion du stress et de l’anxiété : apprentissage de techniques de gestion du stress comme la respiration profonde, la relaxation musculaire ou la méditation.
- Cours de formation au vol : programmes comportant des séances éducatives sur la sécurité aérienne, des discussions avec des pilotes et souvent, des vols d’entraînement.
