Adopter un régime végétalien serait le meilleur moyen de sauver la planète

barbecue végétarien
Crédits : Pixabay / juergen_s

L’adoption d’un régime végétalien (exempt de produits animaux tels que les produits laitiers, les œufs et la viande) est la meilleure façon de protéger la planète, selon une nouvelle étude majeure.

Menant l’enquête la plus complète à ce jour sur l’impact environnemental de la production alimentaire, des chercheurs constatent aujourd’hui que l’achat de viande ou de produits laitiers – même issus de sources durables – ne surpasse pas les avantages d’un régime végétaliens. Et à moins qu’il y ait un changement majeur dans la façon dont les produits animaux sont cultivés et fabriqués, manger de la nourriture végétalienne est aujourd’hui le meilleur moyen de sauver notre planète à bout de souffle. Aux États-Unis, où la consommation de viande par habitant est trois fois supérieure à la moyenne mondiale, l’adoption de régimes végétaliens pourrait réduire les émissions causées par l’industrie alimentaire de 61 % à 73 % ! En outre, une alimentation végétalienne généralisée réduirait les terres agricoles mondiales d’environ 3,1 milliards d’hectares, soit près des trois quarts.

« À l’heure actuelle, il est préférable de changer ce que vous consommez plutôt que d’essayer d’acheter des produits animaux durables : les régimes à base de plantes sont donc le meilleur moyen de réduire les impacts alimentaires », explique Joseph Poore, du Département de zoologie et de l’environnement de l’Université d’Oxford, et co-auteur de l’étude publiée dans Science. « En tant qu’individu, vous pouvez avoir cet impact aujourd’hui – pas dans 20, 50 ou 100 ans, il se pourrait que ça soir trop tard », a-t-il ajouté.

Même un léger changement dans nos régimes pourrait avoir un grand impact sur l’environnement, montre l’étude. Au lieu d’un régime végétalien, réduire de moitié les produits animaux dans le monde entier et ne pas acheter auprès des producteurs à fort impact permettrait d’atteindre 73 % de la réduction des émissions par rapport à un régime entièrement végétal, selon les chercheurs. Et réduire d’un cinquième la consommation d’huiles, de sucre raffiné, de stimulants et d’alcool réduirait de 43 % les émissions de gaz à effet de serre générés par ces produits.

L’étude révèle également d’énormes différences dans l’impact environnemental pour les mêmes types d’aliments. Le bœuf à fort impact, par exemple, produit 12 fois plus d’équivalents de CO2 et utilise 50 fois plus de terres pour 100 grammes de protéines que le bœuf à plus faible impact. Mais par rapport aux cultivateurs de pois, les éleveurs de bovins à faible impact utilisent 36 fois plus de terres et émettent six fois plus d’émissions. Par ailleurs, l’étude révèle qu’un petit nombre de producteurs est aujourd’hui responsable de la majorité de l’impact environnemental. Par exemple, 15 % de la production de bœuf utilise environ 950 millions d’hectares de terres à l’échelle mondiale, et crée environ 1,3 milliard de tonnes d’équivalent CO2. Le bœuf peut générer 25 000 % de plus d’émissions de gaz à effet de serre et utiliser 11 000 % de terres de plus que les légumineuses, peut-on lire. Enfin, un litre de lait de vache à faible impact produit aujourd’hui deux fois plus d’émissions et utilise presque deux fois plus de terres que la même quantité de lait de soja.

Pour comprendre l’impact environnemental de ces produits alimentaires spécifiques, les chercheurs de l’Institut suisse de recherche agronomique ont analysé 570 études couvrant les trajets de 40 aliments différents. L’étude comprenait des données sur plus de 38 000 fermes et 1 600 transformateurs, types d’emballage et détaillants dans 123 pays. Les chercheurs ont étudié l’utilisation de la terre et de l’eau, les émissions de gaz à effet de serre ainsi que l’acidification et l’eutrophisation des océans causées par ces 40 produits différents.

« La production alimentaire crée d’immenses fardeaux environnementaux, notent les chercheurs, mais ceux-ci ne sont pas une conséquence nécessaire de nos besoins, ils peuvent être considérablement réduits en changeant la façon dont nous produisons et ce que nous consommons ».

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