L’addiction à la cocaïne fait vieillir le cerveau plus rapidement

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Consommer de la cocaïne a de multiples conséquences sur l’organisme humain et pas seulement sur le court terme. D’ailleurs, selon une étude récente, cette drogue particulièrement addictive ferait vieillir prématurément le cerveau.

Un vieillissement biologique plus rapide

Sur le long terme, la prise de cocaïne peut causer une nécrose des parois nasales, des troubles du rythme cardiaque, de l’humeur, du système nerveux ainsi qu’une augmentation de l’activité psychique. Ainsi, les personnes dépendantes de cette substance ont des risques accrus d’accidents cardiaques, mais également de dépression, d’irritabilité, de paranoïa, d’hallucinations, d’insomnies et de tics nerveux, entre autres.

Une étude parue dans la revue Frontiers in Psychiatry le 14 février 2023 souligne un autre effet de la cocaïne sur le long terme. Les chercheurs de l’Université Heidelberg à Mannheim (Allemagne) évoquent en effet un vieillissement biologique prématuré du cerveau.

Afin d’arriver à cette conclusion, les scientifiques ont tenté de comprendre comment une drogue était capable d’exercer une influence sur les jonctions entre les cellules cérébrales et être à l’origine des conséquences néfastes que tout le monde connaît. Par ailleurs, l’étude s’est basée sur l’analyse de 42 tissus cérébraux humains post-mortem, dont 21 appartenaient à des consommateurs de cocaïne.

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Des niveaux de méthylation de l’ADN révélateurs

Les auteurs de l’étude ont focalisé leur attention sur la zone Broadman 9 (BA9) qui se trouve dans le cortex préfrontal. Or, celle-ci est en lien étroit avec la conscience de soi ainsi que le contrôle inhibiteur, deux notions fortement perturbées par la prise de cocaïne. Concrètement, il s’agissait d’observer les niveaux de méthylation de l’ADN dans cette région, à savoir des modifications chimiques s’accumulant avec l’âge. Selon les résultats, les consommateurs réguliers de cocaïne avaient davantage de sections d’ADN intégrant des groupes méthyles. Autrement dit, ces personnes ont biologiquement vieilli plus rapidement que leur âge réel, en comparaison avec des individus n’ayant pas consommé la drogue.

« Ceci pourrait être causé par des processus pathologiques liés à la cocaïne dans le cerveau, tels que l’inflammation ou la mort cellulaire« , a déclaré Stephanie Witt, une des responsables de l’étude.

De l’aveu même des chercheurs, l’échantillon étudié reste relativement réduit. Ainsi, il serait nécessaire de mener davantage de travaux sur le sujet. Néanmoins, ces résultats apportent d’ores et déjà un nouvel élément concernant les dangers d’une consommation régulière de cocaïne sur le fonctionnement du cerveau humain.