Addiction aux jeux vidéo : les éditeurs contre-attaquent !

Crédits : Max Pixel

Par le biais d’une nouvelle étude, différentes fédérations d’éditeurs de jeux vidéo contestent âprement la décision de l’Organisation mondiale de la Santé d’inclure l’addiction aux jeux vidéo dans la classification internationale des maladies.

En ce début d’année 2018, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a pris une décision n’ayant pas été appréciée par les éditeurs de jeux vidéo du monde entier, à savoir répertorier le « trouble de l’usage du jeu vidéo » (ou « gaming disorder ») dans la classification internationale des maladies. L’OMS estime que si une personne fait preuve d’une addiction anormale durant au moins un an, celle-ci peut être diagnostiquée de cette façon.

Or des éditeurs de jeux vidéo basés en Europe, en Amérique du Nord, en Asie et en Afrique se sont réunis pour pré-publier une étude contredisant l’OMS. Une sorte de contre-offensive qui devrait bientôt apparaître définitivement dans le Journal of Behavioral Addictions. Ce travail de crowdsourcing, à savoir une synthèse de commentaires collectés auprès de la communauté scientifique a été signé par 36 experts en médecine, en psychologie, en sociologie et autres spécialités.

« L’opposition mondiale à la classification controversée et non démontrée de l’OMS du “trouble du jeu vidéo” continue de s’étendre. (…) Le processus de l’OMS manque de transparence et de soutien scientifique objectif. Nous insistons sur la nécessité d’y mettre fin », explique Simon Little, directeur général de la Fédération européenne des éditeurs de jeux vidéo.

Les experts qui se sont exprimés sur le sujet rappellent que les modalités d’un tel diagnostic sont encore très débattues, et qu’il est compliqué de définir la limite entre un comportement normal et pathologique vis-à-vis des jeux vidéo. L’apparition du trouble de l’addiction aux jeux vidéo dans la classification internationale des maladies pourrait selon les chercheurs faire courir un risque de faux positif durant les diagnostics, et également causer un vent de panique chez les gros joueurs non pathologiques.

Sources : Sciences et Avenir – Le Quotidien Santé