Un acide aminé dans les déchets végétaux offre un potentiel énergétique inattendu

Crédits : PIRO4D/Pixabay

Une récente étude suggère que la glycine — un acide aminé présent dans les déchets végétaux — peut générer de l’électricité lorsqu’il est pressé ou tapoté. Il pourrait ainsi remplacer d’autres matériaux piézoélectriques contenant des éléments toxiques.

Les déchets végétaux exploités comme nouvelle source d’électricité ? Possible, si l’on en croit cette recherche menée par des scientifiques de l’Université de Limerick (UL). Selon l’équipe, la glycine pourrait effectivement générer de l’électricité lorsqu’il est pressé ou « tapoté ». La quantité de puissance créée par l’acide aminé serait suffisante pour alimenter l’électronique du quotidien, comme celui des smartphones, des détecteurs de mouvement, ou encore des contrôleurs sans fil pour les consoles de jeux vidéo.

« Il est vraiment excitant de savoir qu’une si petite molécule puisse générer autant d’électricité », s’enthousiasme Sarah Guerin, principale auteure de l’étude, dans un communiqué de presse. Les chercheurs expliquent ici avoir découvert cette capacité à générer du courant en utilisant des modèles informatiques pour prédire la réponse électrique de différents cristaux. « Nous avons ensuite cultivé de longs et étroits cristaux de glycine dans de l’alcool et nous avons produit de l’électricité juste en les tapotant », dit-elle. Si l’utilisation de matériaux piézoélectriques pour produire de l’énergie n’est pas nouvelle, la glycine peut en revanche être produite pour moins de 1 % de la quantité utilisée pour les matériaux déjà exploités, celle-ci pouvant, en plus, être récoltée dans quasiment tous les résidus agricoles et forestiers. De plus, la glycine ne contient pas de plomb ou de lithium, deux éléments toxiques pour les humains.

« Les résultats actuels étendent la technologie à des sources d’énergie renouvelables pragmatiques, peu coûteuses et renouvelables », explique Luuk van der Wielen, directeur de l’Institut Bernal et professeur Bernal de Biosystems Engineering and Design, dans le communiqué de presse. Ces nouveaux travaux font suite à des recherches antérieures sur l’électricité à faible coût par ces mêmes chercheurs qui, en octobre dernier, suggéraient dans Applied Physics Letters la possibilité d’exploiter les larmes et les blancs d’œufs pour produire de l’énergie.

« Les chercheurs du Département de physique et de l’Institut Bernal de l’UL continuent d’innover dans l’utilisation des cristaux biologiques pour les applications électriques », ajoute Edmond Magner, doyen des sciences et de l’ingénierie de l’Université de Limerick. « Ce travail les place à l’avant-garde dans le développement de dispositifs biopiézoélectriques ».

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