Par hasard, des chercheurs découvrent comment stopper le cancer du pancréas, l’un des plus redoutables

Crédits : Wikimedia Commons

Avec environ 13.000 Français dépistés par an, et un taux de mortalité en constante augmentation, le cancer du pancréas est l’un des cancers les plus agressifs et meurtriers qui soient. Toutefois, une équipe de chercheurs de l’Inserm de Toulouse aurait trouvé un moyen de stopper sa progression.

La semaine dernière s’est tenue la Toulouse Onco Week 2016, le Congrès mondial d’oncologie. Cet événement, placé sous le « Haut Patronage » du Président de la République, a été l’occasion pour une équipe de chercheurs de l’Inserm d’annoncer leur incroyable découverte. Ils auraient trouvé un moyen d’empêcher la progression du cancer du pancréas, l’un des plus redoutables.

Au gré du hasard

C’est un peu par accident que cette découverte a été faite. Pierre Cordelier, directeur de recherche au Centre de recherche en cancérologie de Toulouse, et son équipe menaient des travaux depuis plusieurs années sur une enzyme : la cytidine désaminase (CDA). Dans une étude publiée en 2015, ils avaient découvert que la modification de cette protéine sensibilisait les cellules cancéreuses à la chimiothérapie, rendant le traitement plus efficace. Après des recherches plus approfondies, l’équipe de chercheurs a fait une découverte pour le moins surprenante.

En éliminant cette CDA « la prolifération des cellules cancéreuses est sévèrement réduite, sans même aucune chimiothérapie », explique Pierre Cordelier. « On croyait qu’enlever la CDA ne faisait qu’aider la chimiothérapie. Mais, ce qui est totalement inattendu, c’est qu’en l’éliminant, on bloque la progression de la tumeur ». Cette découverte, qui reste à confirmer, « ouvre la possibilité d’un nouveau traitement », conclut-il.

Un traitement d’ici « cinq à dix ans »

Le cancer du pancréas représenterait 3% des cancers en France selon la Haute Autorité de Santé (HAS) et l’Institut National du Cancer (INCa). Sur les 13.000 personnes dépistées chaque année en France, 12.000 (soit 92%) en meurent, selon le scientifique. Et cela ne va pas en s’améliorant. Ce type de cancer est actuellement la quatrième cause de décès par cancer en Europe après le celui du poumon, du colon et du sein. Certains spécialistes s’attendent même à ce qu’il passe en seconde position d’ici quelques années

Il faudra tout de même attendre « entre cinq et dix ans », selon Pierre Cordelier, avant que cette découverte puisse aboutir à un traitement ainsi qu’à une application auprès du grand public. Cependant, elle pourrait « ne pas être limitée au cancer du pancréas » et ainsi être étendue aux autres formes de la maladie. Excellente nouvelle.

Par Dylan Beiner-Molière

Sources : Toulouse-onco-week.org, presse.inserm.fr, allodocteurs.fr, pcs-2015.com