Acceptez-vous de vous laisser toucher par n’importe qui, n’importe où ?

Etude : Topography of Social Touching Depends on Emotional Bonds Between Humans

Une équipe de scientifiques a élaboré une « carte du corps humain » destinée à y voir plus clair sur les parties du corps que l’on peut toucher ou non, suivant la nature de l’interlocuteur.

Partenaire, ami, étranger, mère, père, sœur, frère, ou encore tante, oncle, cousin et cousine, nous n’agissons pas de la même façon suivant la personne à qui l’on s’adresse. Nous ne nous permettons également pas de toucher n’importe quelle partie de leur corps suivant ce que ces personnes sont pour nous.

Pas moins de 1300 personnes ont participé à une étude émanant des universités d’Oxford au Royaume-Uni et d’Aalto en Finlande. Les résultats ont été publiés dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences in America ce 26 octobre 2015.

« Nos résultats démontrent que le toucher a une signification importante dans les relations sociales. Ces ‘cartes du corps’ montrent que le contact physique est étroitement lié au plaisir que peut procurer le toucher. Plus le plaisir provoqué par le contact avec une zone spécifique du corps est important, plus nous sélectionnons ceux que nous permettons d’y toucher » explique Juulia Suvilehto, chercheuse à l’université d’Aalto.

Etude : Topography of Social Touching Depends on Emotional Bonds Between Humans, Juulia T. Suvilehto, Enrico Glerean, Robin I. M. Dunbar, Riitta Hari, et Lauri Nummenmaa

Cette infographie, faisant la distinction entre la nature de nos interlocuteurs, montre les parties du corps sur lesquelles nous refusons (en foncé) et acceptons (en clair) d’être touchés, et à quel point. Sans surprise, nous tolérons aisément un partenaire tactile, sans restrictions. Pour les étrangers, c’est l’extrême opposé puisque ces derniers n’ont accès qu’à nos mains. Ensuite, suivant les relations plus ou moins proches que nous entretenons avec les personnes, certaines parties du corps deviennent plus accessibles.

« Ces résultats soulignent l’importance de la communication non verbale dans les relations sociales », indique Lauri Nummenmaa, une des auteurs de l’étude.

Il existe des différences entre les hommes et les femmes pour ce qui est du fait de se laisser toucher. En effet, il semble que les femmes sont de manière générale plus à l’aise à l’idée d’être touchées que les hommes, bien que l’intensité de la relation sociale et le geste dépend de la zone touchée. Le quotidien britannique The Telegraph a publié une infographie basée sur celle de l’étude, mais séparant les hommes des femmes pour plus de visibilité.

Par exemple, les hommes sont plus enclins à tolérer qu’une femme (qui leur est proche) les touche, plutôt que leur propre mère, surtout au niveau des parties génitales. Ce phénomène est moins important chez les femmes, qui n’en font pas une zone taboue.

Etude : Topography of Social Touching Depends on Emotional Bonds Between Humans, Juulia T. Suvilehto, Enrico Glerean, Robin I. M. Dunbar, Riitta Hari, et Lauri Nummenmaa Etude : Topography of Social Touching Depends on Emotional Bonds Between Humans, Juulia T. Suvilehto, Enrico Glerean, Robin I. M. Dunbar, Riitta Hari, et Lauri Nummenmaa

Sources : France TV InfoThe TelegraphMetronews