Selon une étude récente, l’année 2023 a été synonyme d’une baisse importante de l’absorption de carbone par les forêts et les sols. Mais quelles sont les conséquences de cet effondrement sur le réchauffement climatique ?
Une baisse très importante de l’absorption de carbone
La résilience des systèmes terrestres laisse de plus en plus apparaître des failles. Habituellement, les sols, forêts, océans et autres puits de carbone absorbent environ la moitié de l’intégralité des émissions humaines de carbone. Cependant, une étude du service des forêts du Département de l’Agriculture des États-Unis (USDA) publiée en juillet 2024 évoque un phénomène très inquiétant. Il est question d’un effondrement, certes possiblement temporaire, de la quantité de carbone qu’ont absorbé les terres (sols et forêts) en 2023.
Plus précisément, les sols et les forêts ont en 2023 absorbé entre 1,5 milliard et 2,6 milliards de tonnes de CO2 seulement contre 9,5 milliards de 2022. Deux phénomènes endossent une grande partie de la responsabilité de cette baisse : les incendies qui ont dévasté plusieurs zones du Canada et la sécheresse extrême en Amazonie.
Il faut savoir que l’effondrement de l’absorption du carbone par les terres n’a évidemment pas été pris en compte dans les prévisions climatiques. Or, il est tout de même question d’une baisse relative à une quantité de CO2 qui correspond à six mois habituels d’émissions en provenance des États-Unis. Selon les experts, il est même possible que cette situation ouvre la voie vers un réchauffement climatique plus rapide que prévu.

Crédits : Toa55 / iStock
Un véritable cercle vicieux
Rappelons qu’en l’absence de technologie miracle capable d’éliminer rapidement le carbone issu des émissions humaines, les puits de carbone naturels incarnent aujourd’hui la seule manière d’absorber en partie la pollution. Soulignons également qu’en 2023, les émissions de CO2 ont atteint un record : 37,4 milliards de tonnes. L’effondrement de l’absorption du carbone par les terres est une réaction imprévue et pose donc question. Doit-on continuer à compter sur ces puits de carbone naturels dans la mesure où leur comportement devient difficilement prévisible ?
De toute manière, les modèles existants s’accordent sur un point clé : les puits de carbone terrestres et océaniques diminueront en raison du réchauffement climatique. Cependant, la donnée manquante concerne la vitesse à laquelle cette baisse se produira. Ces mêmes modèles laissent penser que cela se fera au cours des cent prochaines années, mais il se pourrait malheureusement que tout s’accélère.
Encore une fois, la solution réelle est de s’attaquer au cœur du problème et ne pas seulement compter sur les puits de carbone naturels et l’apparition possible d’une technologie salvatrice. Pour les auteurs de l’étude, les émissions de combustibles fossiles dans tous les secteurs doivent donc être revues à la baisse le plus rapidement possible.