Depuis maintenant plus de trois semaines, la Russie a envahi son voisin ukrainien. Selon une enquête récente, cette guerre est une des raisons à l’origine d’un boost des projets d’abris antiatomiques en France chez les particuliers. Il faut dire que de nombreuses personnes craignent un potentiel incident nucléaire.
Un climat anxiogène
Il y a peu, nous évoquions le travail de la start-up française Refuge dans mon jardin qui installe des abris de secours sous forme de containers maritimes chez des particuliers. L’une des motivations des clients est la peur d’un cataclysme, notamment nucléaire. Or, les récents événements en Ukraine auraient contribué à un regain de l’intérêt des Français pour ce genre d’installation, comme l’explique une enquête de BFM Immo du 11 mars 2022. Si la menace nucléaire en lien avec l’invasion russe concerne en partie les missiles, la prise des centrales de Tchernobyl et de Zaporijjia (la plus grande d’Europe) est aussi très préoccupante.
BFM Immo a contacté diverses sociétés françaises, dont Artémis Protection et Amesis Bat. Ses responsables ont affirmé que la France était l’un des pays les moins bien équipés en abris antiatomiques. En effet, le territoire compte seulement un millier de bunkers, dont 400 privés et 600 militaires. Or, la France est le pays comptant le plus de réacteurs nucléaires au monde derrière les États-Unis et paradoxalement, est l’un des états préparant le moins sa population à un incident majeur.
Un boost des commandes en France
Du côté d’Amesis Bat, une quinzaine de commandes en moins d’une semaine sont arrivées, émanant de particuliers qui désirent s’équiper. Pourtant, la société travaille habituellement avec des clients tels que la Direction générale de l’Armement (DGA), Engie ou encore Airbus. De plus, il s’agit de commandes très occasionnelles. Son PDG Enzo Petrone a affirmé que pour l’heure, les problèmes d’approvisionnement en acier en lien avec la guerre en Ukraine n’impactent pas les projets en cours. Ainsi, Amesis Bat serait toujours capable d’assurer ses délais habituels, à savoir deux ou trois mois pour chaque projet.
L’offre en matière d’abris antiatomiques est très variée, le plus simple couvrant une surface de 14 m² et comportant des toilettes sèches ainsi que des lits superposés. Si la plupart des commandes récentes concernent cette entrée de gamme, il est possible d’aller beaucoup plus loin. Enzo Petrone a par exemple confirmé une commande récente pour un abri de 100 m² avec installation d’équipements high-tech.
Enfin, si la France fait partie des « mauvais élèves » en termes de protection antiatomique, d’autres pays sont bien mieux lotis. En Europe, des pays comme la Suisse, la Suède, la Norvège ou encore la Finlande ont largement pris les devants. Citons également les États-Unis où l’installation de bunkers est quasiment ancrée à la culture locale.