À Tchernobyl, la faune se porte mieux qu’avant l’accident !

Crédits : Valeriy Yurko/University of Portsmouth

La faune est florissante à Tchernobyl, bien plus qu’elle ne l’était avant la catastrophe du 26 avril 1986. C’est ce que révèle une étude parue dans la revue Current Biology, affirmant que l’impact de l’homme avant l’accident a été bien plus néfaste sur la faune environnante.

« La faune de Tchernobyl est très probablement meilleure qu’elle ne l’était avant l’accident, et non pas parce que les radiations sont bonnes pour les animaux, mais parce que l’occupation humaine était bien pire », déclare Jim Smith, professeur à l’Université de Portsmouth et auteur de l’étude parue dans la revue Current Biology.

Compte tenu de la violence de l’accident nucléaire, survenu le 26 avril 1986 et causant la mort immédiate d’une quarantaine de personnes, on aurait pu penser à des dommages écologiques irréversibles à l’intérieur de la « zone d’exclusion » (environ 2 600 km²). Ce n’est étonnamment pas le cas. En effet, pour une majorité des mammifères locaux (wapitis, cerfs, sangliers…), leur population n’a pas chuté. Les loups sont quant à eux sept fois plus nombreux, probablement « à cause de la pression humaine moins importante », comme le suggère Jim Smith.

Pour ce qui est des invertébrés et des oiseaux, les retombées radioactives ont eu un impact sur leur population au cours des premières années, mais leurs espèces sont aujourd’hui en pleine expansion. « Tchernobyl a causé beaucoup de dégâts humains. Les problèmes sociaux et économiques ont été énormes. Si vous mettez cela de côté – si vous pouvez mettre cela de côté –, il est difficile de soutenir qu’il ait vraiment endommagé l’écosystème dans son ensemble » selon Jim Smith.

Toutefois, les constats dressés par cette étude sont remis en cause par certains scientifiques. C’est le cas d’Anders Møller du CNRS, qui souligne que cette tendance n’est pas propre à Tchernobyl, mais à l’ensemble du continent. « Les grands mammifères ont augmenté au cours des dernières décennies partout en Europe. Donc Tchernobyl n’est pas différent. La question intéressante serait de savoir si l’augmentation des mammifères à Tchernobyl est plus grande qu’en Allemagne, en France ou en Scandinavie. »

Source : theguardian