A-t-on retrouvé la forteresse cachée de William Wallace ?

william wallace
Crédits : capture d'écran Youtube

Des archĂ©o­logues pensent avoir identifiĂ© le site de la « forte­resse cachĂ©e » dans laquelle s’est Ă©tabli le chevalier Ă©cossais William Wallace pour conspirer contre les forces anglaises.

Au cours de la pĂ©riode mĂ©diĂ©vale, l’Angleterre commençait Ă  traiter son voisin du Nord, l’Écosse, comme un vassal. Une relation qui mit naturellement en colère le chevalier William Wallace qui est dĂ©crit par l’historien Michael Brown comme « le hĂ©ros patriotique dĂ©sintĂ©ressĂ© dont la seule prĂ©occupation Ă©tait la libertĂ© et la protection de ses compatriotes Ă©cossais« . Wallace rallia alors Ă  sa cause les combattants les plus ardents dans le but de partir en guerre contre les Anglais.

Ensemble, ils remportèrent la grande bataille de Stirling Bridge en septembre 1297 avant d’essuyer, Ă  peine dix mois plus tard, une lourde dĂ©faite lors de la bataille de Falkirk, qui marquera le dĂ©but de la fin pour Wallace. Les mouvements prĂ©cis de cette grande figure Ă©cossaise entre ces deux Ă©vĂ©nements restent en revanche encore mystĂ©rieux.

La « forteresse cachée » de Wallace

Une publication du XIXe siècle intitulĂ©e The New Statistical Account of Scotland, publiĂ©e entre 1834 et 1845, Ă©voque cependant l’existence d’un fort. Il est en effet question d’une structure dans laquelle Wallace et seize de ses hommes se seraient rassemblĂ©s en vue d’une attaque menĂ©e contre une garnison anglaise Ă©tablie dans le château Ă©cossais de Lochmaben en 1297.

Dans ces Ă©crits, il est notamment mentionnĂ© que le fort jouxtait une clairière appelĂ©e Torlinn et autorisait « une vue Ă©tendue sur le sud » tout en Ă©tant « protĂ©gĂ© sur trois cĂ´tĂ©s par deux branches d’un ravin escarpĂ© et un grand fossé« . Mais ce fort a-t-il vraiment existĂ© ? Possible.

william wallace
Le fort – Wallace House – dĂ©crit sur la publication The New Statistical Account of Scotland. CrĂ©dits : Matt Ritchie

Une Ă©quipe d’archĂ©ologues de la Forestry and Land Scotland, dirigĂ©e par Matt Ritchie, explique en effet avoir peut-ĂŞtre identifiĂ© le site oĂą se situait la structure grâce Ă  des relevĂ©s photogrammĂ©triques effectuĂ©s par des drones. Grossièrement, l’idĂ©e consiste Ă  prendre des photos aĂ©riennes de la zone, puis Ă  lancer un logiciel de correspondance de points pour les comparer Ă  la description historique.

Le site isolĂ© n’est aujourd’hui qu’un monticule de terre situĂ© Ă  la jonction de deux ravins profonds, l’un contenant la rivière Black Linn et l’autre le Tor Linn. Toutefois, les chercheurs en sont convaincus, il s’agit bel et bien du lieu oĂą se situait la fameuse forteresse de Wallace et ses hommes. Comme le confirme Matt Ritchie, « Il n’y a pas beau­coup de preuves tangibles en surface, mais les remparts et la topo­gra­phie corres­pondent forte­ment Ă  la descrip­tion histo­rique« .

wallace
Un modèle 3 du site. Crédits : Matt Ritchie
william wallace
Le site aujourd’hui. CrĂ©dits : Matt Ritchie

Capture et exécution

Pour rappel, William Wallace fut capturé le 5 août 1305 après avoir été dénoncé par un chevalier écossais loyaliste nommé John de Menteith. Il fut ensuite reconnu coupable et condamné à mort pour haute trahison envers son souverain, crimes et sacrilège.

Son exĂ©cution a Ă©tĂ© très brutale : traĂ®nĂ© par des chevaux sur plusieurs kilomètres de la Tour de Londres jusqu’Ă  Smithfield, le lieu d’exĂ©cution, il a ensuite Ă©tĂ© Ă  moitiĂ© pendu, Ă©masculĂ© et Ă©ventrĂ©. Ses entrailles ont alors brĂ»lĂ© sous ses yeux. Il a finalement Ă©tĂ© dĂ©capitĂ©, puis dĂ©coupĂ© en quatre morceaux.

Pour que cela serve d’exemple, Edouard Ier a ensuite exposĂ© les diffĂ©rentes parties de son corps aux quatre coins du royaume d’Angleterre, tandis que sa tĂŞte, trempĂ©e dans du goudron, a Ă©tĂ© placĂ©e sur un piquet sur le pont de Londres.

Son exĂ©cution atroce n’aura finalement pas Ă©tĂ© vaine, vivifiant encore davantage le sentiment nationaliste Ă©cossais. En 1314, sous le commandement de Robert Bruce, les soldats du nord dĂ©font en effet l’armĂ©e anglaise Ă  la bataille de Bannockburn, assurant dès cet instant l’indĂ©pendance du pays en 1328.

Source