À quoi ressemblera l’éruption volcanique imminente en Islande ?

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En Islande, les autorités se préparent à une possible éruption volcanique provenant d’un tunnel de magma submergé. Quelles pourraient être les conséquences d’un tel événement ?

Une situation explosive en Islande

Depuis fin octobre, la péninsule de Reykjanes est le théâtre d’une activité sismique accrue. Le 10 novembre, la situation s’était aggravée avec plus de 20 000 séismes enregistrés, dont certains d’une magnitude supérieure à 5. En réponse, les autorités islandaises ont déclaré l’état d’urgence.

Depuis, les experts surveillent de près la montée du magma près de Sundhnjukagigar, à environ trois kilomètres au nord de Grindavik. Ce tunnel de roche en fusion s’étend sur environ quinze kilomètres dans la péninsule islandaise de Reykjanes. Cartographié pour la première fois le 11 novembre, il évolue à une profondeur minimale d’environ 800 mètres sous la surface. Cette digue souterraine repose également sur une fissure développée dans la plaque tectonique sous l’Islande. À mesure que plus de magma pénètre dans la digue par le bas, la fissure continuera de croître.

En plus de déclencher des milliers de tremblements de terre, ce tunnel de magma aurait également provoqué une déformation importante du sol, ouvrant des dolines à la surface et des fissures dans les bâtiments et les routes à proximité. Les résidents locaux ont été évacués en conséquence.

L’Association météorologique islandaise (OMI) a de son côté averti qu’une éruption était imminente. Elle pourrait avoir lieu du jour au lendemain au cours de ces trois prochaines semaines. Certains experts suggèrent même qu’elle pourrait faire partie d’une phase explosive s’étalant sur plusieurs siècles.

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À quoi ressemblera une éruption ?

Bien que l’Islande soit volcaniquement active, les éruptions sont généralement modérées, avec un magma chauffé à entre 1 100 et 1 200 degrés Celsius qui s’échappe lentement plutôt qu’en explosant violemment vers l’extérieur.

Thorvaldur Thordarson, professeur de volcanologie à l’Université d’Islande, estime que la majeure partie de cette lave se dirigera probablement vers l’ouest et dans la mer. Cependant, des éruptions imprévues pourraient également se produire dans d’autres directions.

L’éruption de l’Eyjafjallajökull en 2010 avait fortement perturbé le trafic aérien en Europe. Toutefois, la digue volcanique actuelle n’est ici pas recouverte de glace. Par conséquent, une éruption sur ce site est peu susceptible de produire un nuage de cendres similaire. Cependant, un panache d’éruption est possible. En ce qui concerne les gaz, des capteurs ont effectivement détecté du dioxyde de soufre, un gaz volcanique toxique, près de Grindavík le 14 novembre. Des problèmes de qualité de l’air pourraient donc survenir comme lors d’éruptions antérieures en Islande.

Quelles sont les zones à risque ?

Grindavík, la ville la plus proche de la digue magmatique, est la plus exposée. La plupart de ses habitants ont été évacués et ne devraient pas revenir tant que la menace persiste. La station Blue Lagoon, un spa géothermique populaire situé à environ 5 km de la digue, a également été temporairement fermée aux touristes. La centrale géothermique de Svartsengi, située à environ 6 km de la digue, est également à risque bien que des mesures soient prises pour éloigner la lave du site.