Une étude récente suggère que le télescope James Webb serait capable de repérer les signes de notre civilisation sur Terre s’il nous espionnait depuis un autre système stellaire proche. Ces résultats laissent espérer que l’observatoire pourrait détecter des biosignatures sur d’autres planètes.
La Terre comme modèle
Depuis son lancement fin 2021, le James Webb Telescope scrute principalement les profondeurs du cosmos à la recherche d’indices sur la formation de l’univers primitif. Une autre mission importante vise à explorer l’atmosphère des exoplanètes dans le but de détecter des biosignatures qui sont des indicateurs de la présence de vie biologique sur ces planètes.
Cependant, bien qu’il s’agisse du télescope le plus avancé actuellement disponible, le JWT n’a pas été conçu spécialement pour cela. Ainsi, on ne sait toujours pas dans quelle mesure cet observatoire sera capable de détecter les signes révélateurs d’une vie intelligente. Pour le savoir, des chercheurs ont testé ses capacités sur la seule planète connue pour abriter la vie : la Terre.
Dans le cadre de ces travaux, des chercheurs ont délibérément diminué la qualité des données d’un spectre de l’atmosphère terrestre pour imiter ce à quoi il ressemblerait pour un observateur situé à plusieurs dizaines d’années-lumière. L’équipe a ensuite utilisé un modèle informatique capable de reproduire les capacités des capteurs du télescope. Elle a ensuite cherché à savoir si ce dernier pouvait détecter les biosignatures telles que le méthane et l’oxygène, mais aussi de potentielles technosignatures, comme le dioxyde d’azote et les chlorofluorocarbones (CFC), qui sont produits par les humains.

Un rayon de 40 années-lumière pour le télescope James Webb
Les résultats, qui n’ont pas encore été évalués par des pairs, suggèrent que l’observatoire pourrait potentiellement détecter tous les marqueurs clés de la vie dans l’atmosphère de notre planète, à condition que celle-ci soit placée à une quarantaine d’années-lumière maximum. À titre de comparaison, cela équivaut à la distance du système TRAPPIST-1, connu pour abriter sept planètes de la taille de la Terre.
À ce jour, on ne dénombre qu’une vingtaine d’exoplanètes connues dans un tel rayon. Toutefois, sur la base du nombre d’étoiles suspectées dans cette région de l’espace, certains chercheurs prédisent qu’il pourrait en réalité y avoir jusqu’à 4 000.
Malgré tout, détecter des biosignatures et des technosignatures sur d’autres mondes pourrait s’avérer difficile sans connaissance contextuelle de l’environnement habitable. Dans cette étude, l’équipe savait en effet déjà quels marqueurs rechercher, mais d’autres mondes pourraient posséder des conditions et des formes de vie très différentes. Aussi, ces signatures de vie pourraient ne pas être aussi évidentes.
Notez cependant que le télescope James Webb s’est déjà illustré dans ce domaine en repérant de l’eau sur l’exoplanète GJ 1214b, un monde de la taille de Neptune situé à environ 40 années-lumière de la Terre. Grâce à l’observatoire, nous savons aussi désormais que TRAPPIST-1b, la deuxième exoplanète la plus proche de l’étoile dans le système TRAPPIST-1, n’a probablement pas d’atmosphère.