Une étude suggère que depuis une quarantaine d’années, les oiseaux semblent rétrécir en réponse à la hausse globale des températures. Ils compensent aujourd’hui avec des ailes de plus en plus grandes.
Le monde est depuis quelques décennies le théâtre d’importantes mutations environnementales « dopées » par le réchauffement climatique. En réponse à ces changements, la grande majorité des organismes a besoin de s’adapter avec plus ou moins de succès. Nous savons que chez les oiseaux par exemple, la hausse des températures est associée au décalage d’événements biologiques (hibernation, reproduction ou migration) vers des dates antérieures. Néanmoins, ce ne sont pas les seules conséquences.
Des oiseaux plus petits
Une étude récente menée par des chercheurs de l’Université du Michigan nous montre que les oiseaux deviennent également de plus en plus petits. Les conclusions de ces travaux, publiés dans la revue Ecology Letters, s’appuient sur l’analyse de 70 716 spécimens de 52 espèces d’oiseaux migrateurs d’Amérique du Nord rassemblés au cours des quarante dernières années.
« Les espèces étaient assez diverses, mais réagissaient toutes de la même manière« , explique Brian Weeks, principal auteur de l’étude. « La constance était choquante« . Plus précisément, on apprend qu’entre 1978 et 2016, la longueur du fémur des oiseaux étudiés a en moyenne été réduite de 2,4%.
Des ailes plus grandes pour compenser
Dans le même temps, si le corps des oiseaux avait effectivement tendance à rétrécir, leurs ailes étaient en revanche de plus en plus grandes (1,3%). Ce constat a du sens du point de vue de l’évolution. En effet, la migration est un exercice très coûteux. La taille réduite des oiseaux signifie alors moins d’énergie disponible pour effectuer ce genre de voyages. Ceux qui sont les plus susceptibles de survivre sont donc ceux dont les ailes sont les plus longues, car elles compensent la perte d’énergie de leurs corps plus petits.
Pour le moment, les chercheurs ne comprennent pas exactement pourquoi les oiseaux semblent rétrécir en réponse au réchauffement climatique. L’une des explications avancées propose que le fait d’avoir un corps plus petit permet d’évacuer la chaleur plus rapidement.
Ce n’est pas la première fois que l’on constate une telle réponse face au réchauffement climatique. En 2014, une étude publiée dans la revue Frontiers in Zoology a également démontré que les jeunes chèvres alpines retrouvées dans les montagnes italiennes pèsent aujourd’hui environ 25% de moins que les animaux du même âge il y a trente ans.
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