À Hong Kong, la transformation des morts en diamants connaît un essor

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Crédits : Algordanza

La ville de Hong Kong a du mal a loger ses habitants, mais aussi ses morts. Alors que les mises en terre et les crémations deviennent de plus en plus coûteuses et compliquées, une société propose un concept aussi surprenant qu’effrayant : transformer les morts en diamants.

Difficile de loger les vivants, mais aussi les morts

Dans l’imaginaire collectif, Hong Kong n’est qu’une ville surpeuplée où le béton règne en maître. En observant une carte de l’ancienne colonie britannique, il est toutefois possible de se rendre compte que ce territoire n’est pas seulement caractérisé par l’urbain. En effet, la présence d’espaces naturels couvre davantage d’espace. Toutefois, la ville s’étale sur une petite partie du territoire et la densité de population y est très forte, environ 6 800 habitants au km².

Depuis de nombreuses années, les prix de l’immobilier crèvent les plafonds à Hong Kong. La spéculation foncière ainsi que certains trafics mafieux empêchent les promoteurs immobiliers de développer des projets dans les Nouveaux Territoires, c’est-à-dire les zones rurales du territoire. Ainsi, de nombreuses personnes payent souvent très cher pour vivre dans des logements exigus à la limite de la décence.

Cette ville de 8 millions d’habitants peine donc à loger les vivants, mais éprouve également des difficultés concernant ses morts, ces derniers se comptant à environ 50 000 par an. En raison de la tension exercée sur les endroits disponibles, les cimetières y sont peu nombreux. Toutefois, le besoin s’en fait sentir. Afin de tenter de pallier ce manque, la société iVeneration a lancé en 2017 un concept de cimetières en réalité virtuelle. Encore plus fou : une société présente à Hong Kong transforme les morts en diamants depuis plus d’une dizaine d’années !

Un diamant pour un deuil

Comme le rappelle Slate dans un article du 28 septembre 2020, les tombes privées subissent les mêmes règles que l’immobilier. Une famille désirant enterrer un membre de sa famille doit payer environ 25 000 euros. Les tombes publiques sont moins chères, mais la loi est difficile pour les familles. Les tombes sont ouvertes tous les six ans afin d’en exhumer les corps pour incinération. Par ailleurs, même lorsque la crémation est la première option pour ces mêmes familles, les difficultés se font sentir. En effet, l’attente est longue. Il faut compter environ quatre ans pour obtenir une place dans un columbarium.

Après sa fondation en 2004, la société suisse Algordanza a investi le marché hongkongais très rapidement, dès 2008. Dès l’ouverture de son premier bureau dans la ville, la société a commencé à proposer son concept à des habitants en quête de solutions. Algordanza transforme tout simplement les cendres des proches en diamants. Environ 500 grammes de cendres sont nécessaires pour la confection de la pierre après six mois d’attente.

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Crédits : Algordanza

Cette solution peut être interprétée comme une banalisation, voire une industrialisation de la mort. Néanmoins, dans un territoire comme Hong Kong, il s’agit d’une solution permettant de contourner le problème de l’espace disponible. De plus, les coûts sont plus abordables. En effet, Algordanza propose un produit premier prix à moins de 4 000 euros. Malgré le tabou culturel de la mort régnant au sein de la population, les citoyens choisissent de plus en plus cette option. Certains voient même dans ce bijou un moyen de faire le deuil de leurs proches d’une façon originale et plus honorable.