À Hong Kong, la mystérieuse hépatite E du rat continue de se propager

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Crédits : Eden, Janine and Jim/Flickr

À Hong Kong, plusieurs patients ont été testés positifs à l’hépatite E du rat. Ce virus semble donc pouvoir se transmettre de l’animal à l’Homme, mais les chercheurs ignorent encore comment. Et les cas se multiplient.

Tout a débuté en 2018 lorsqu’un homme de 56 ans originaire de Hong Kong, qui venait de subir une importante greffe de foie, a commencé à présenter des fonctions hépatiques anormales, sans que les médecins puissent en comprendre l’origine. Des tests ont finalement démontré que le patient souffrait d’une hépatite E. Pourtant, aucune souche humaine du virus ne se trouvait dans son corps. De nouveaux tests ont ensuite permis d’isoler une autre souche, dont les rats sont habituellement porteurs.

À l’époque, les médecins supposent alors qu’il s’agit d’un cas isolé. Or, depuis ce premier cas, une dizaine d’autres ont été signalés, toujours à Hong Kong (et un au Canada en 2019). Le plus récent témoignage d’infection date du 30 avril dernier, impliquant un patient de 61 ans. Les médecins estiment désormais qu’il pourrait y en avoir des centaines d’autres passés inaperçus. Un rapport a d’ailleurs été transmis à l’Organisation mondiale de la santé (OMS), preuve que la menace est désormais prise très au sérieux par les autorités sanitaires.

Hépatite E : symptômes et voies de transmission

L’hépatite E (VHE) est une maladie provoquée par un virus transmis par voie féco-orale, principalement dans les pays en développement, où le niveau d’hygiène est bas. Cependant, depuis le début des années 2000, il a fait son apparition dans des pays industrialisés. Dans le monde, on estime que cette maladie touche 20 millions de personnes chaque année, entraînant la mort de 44 000 d’entre elles.

Le plus souvent, la maladie est bénigne, mais elle peut parfois se manifester par des symptômes tels que la jaunisse, des maux de tête, des nausées et vomissements, des douleurs musculaires, une importante fatigue, ou encore des urines foncées.

L’hépatite E se transmet principalement par la consommation d’une eau non potable, d’aliments infectés par une eau souillée (coquillages, fruits et légumes) ou encore de produits issus d’un animal porteur du virus (porc, sanglier ou lapin). En France, le virus se transmet à l’Homme principalement par la consommation de viande de porc pas assez cuite.

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Crédits : carloyuen/Pixabay

De nombreuses questions sans réponse

Cette souche isolée à Hong Kong, dont les rats sont porteurs (VHE du rat), n’avait jusqu’à récemment jamais été transmise à l’Homme. C’est pourquoi les chercheurs sont encore dans le flou. Le mode de transmission est-il similaire ? Impossible de répondre pour le moment. D’autant que, concernant le cas le plus récent tout au moins, l’enquête n’a isolé aucun rat, ni de déjections de ces rongeurs dans la maison du patient. Il est également le seul de son foyer à avoir été infecté.

À cette interrogation s’ajoutent également d’autres questions : quelle est la durée de la période d’incubation ? Comment soigner efficacement les malades ? Concernant cette dizaine de cas, les médicaments normalement utilisés pour soigner l’hépatite ont été utilisés, mais ils ont eu des résultats inégaux.

En attendant de trouver des réponses, les autorités hongkongaises ont lancé des campagnes de sensibilisation. Les population de rats sont désormais testées afin de pouvoir détecter les fameux « clusters » dont on parle tant dans le cadre de la pandémie de Covid-19, et ainsi ralentir la propagation de la maladie vers l’être humain.

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